KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

S.G. Browne : le Jour où les zombies ont dévoré le Père Noël

(I saw zombies eating Santa Claus, 2012)

roman fantastique

chronique par Philippe Paygnard, 2015

par ailleurs :

Retenu contre sa volonté, avec plusieurs de ses frères zombies, dans un centre de recherches, Andy Warner est devenu le sujet d'expérience préféré de Carter. Ce dernier tente de percer le mystère de cette vie après la mort qui anime les zombies et qui, une fois maîtrisée, pourrait permettre à l'Humanité de tutoyer l'immortalité. Fort heureusement pour Andy, un activiste de la Société de protection des zombies lui permet de s'évader à la veille des fêtes de Noël. Après cette fuite totalement improvisée, c'est déguisé en Père Noël que notre zombie préféré va passer toute cette aventure. Cet accoutrement va lui permettre de faire la rencontre d'une petite fille qui croit encore au Père Noël et de réaliser le vœu le plus cher de la jeune demoiselle.

C'est avec grand plaisir que l'on retrouve Andy Warner, le triste héros de Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l'amour pour une nouvelle aventure une fois encore placée sous le signe de l'horreur et de l'humour. S.G. Browne ayant pris le temps de présenter en détail le monde d'Andy Warner dans le premier épisode de ses aventures ; il peut se permettre d'entrer directement dans le vif de l'action. Il n'oublie pas de ponctuer son récit de gags qui pourraient devenir très visuels en cas d'adaptation cinématographique, à commencer par ce zombie qui préfère rester nu, au grand dam du prude Andy, parce qu'il est allergique au coton. Il y ajoute également les ineffables réflexions d'Andy sur son état de mort-vivant et ses bons conseils aux apprentis-zombies. Ainsi, prenez note que l'âge avancé et l'entraînement physique régulier font durcir la viande de respirant ; il faut donc éviter les salles de sport et les maisons de retraite, si l'on veut déguster un bon repas zombie. Parmi les règles de savoir-vivre qu'Andy s'impose, il y a celle qui dit « tu ne mangeras pas les enfants ». Elle permet au Père Noël zombie qu'il est, et à l'inverse du monstre de Frankenstein, de rencontrer, sans trop de crainte, la petite Annie, une gamine qui lui rappelle tant sa propre fille. Et la fête ne saurait être complète si les jumeaux zombies, Zack et Luke, ne faisaient leur réapparition au meilleur moment pour participer au massacre final de ce conte de Noël gore et pourtant fort moral.

Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël fait définitivement partie de ces romans qui se laissent dévorer sans remords. Il est aussi de ceux qui laissent un petit arrière-goût de plaisir coupable puisque l'on ne peut s'empêcher d'apprécier les actions parfois violentes de ce zombie si sympathique qu'est Andy Warner.

Philippe Paygnard → Keep Watching the Skies!, nº 75, mai 2015

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