KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

P.J. Hérault : le Terrible hiver 1947 (Millecrabe – 2)

deuxième partie d'un roman de Science-Fiction en trois tomes, 2009-2010

chronique par Philippe Paygnard, 2011

par ailleurs :

1947 : le conflit fait rage entre les troupes d'invasion chinoises et les forces de défense européennes. La campagne éclair ardemment souhaitée par les assaillants s'est finalement transformée en une guerre de position où chaque mètre se gagne au prix du sang et de la mort. Éparpillés sur l'immensité du front, les membres de la famille Clermont luttent, comme la plupart des Européens, pour empêcher la colonisation de leur patrie par le redoutable envahisseur chinois.

Après un premier volume qui mettait efficacement en place le décor de son uchronie, une Europe unifiée par l'empereur Napoléon Ier s'étendant de la pointe bretonne jusqu'aux côtes de Vladivostok, c'est avec un réel plaisir que l'on retrouve l'univers et les personnages imaginés par P.J. Hérault. Chacun des membres du clan Clermont joue parfaitement son rôle en permettant au lecteur de découvrir l'enfer des combats, sur terre comme dans les cieux, mais aussi le ressenti des civils à l'arrière, sans omettre les manœuvres politico-diplomatiques dans ce monde post-napoléonien.

On suit ainsi, avec une certaine distanciation, les tractations menées par le président européen Édouard Meerxel-Clermont avec les pays restés neutres, qui semblent plus intéressés par les profits que ce conflit mondial peut générer pour eux que par une quelconque justice internationale. On est soulagé de voir que le capitaine Charles Bodescu-Clermont et ses compagnons d'infortune échappent aux camps de la mort organisés comme solution finale au problème des prisonniers de guerre européens par les troupes d'élite chinoises. Enfin, on se retrouve au cœur des combats avec le chef de char Alexandre Pétri-Clermont et les pilotes Piotr Kalemnov-Clermont et Mykola Stoops-Clermont.

Au fil des pages, P.J. Hérault construit, avec méthode et efficacité, un monde cohérent, tant du point de vue de sa structure politique, qu'au niveau de son évolution technologique. Le seul reproche que l'on pourrait faire au romancier est d'avoir omis d'intégrer à son récit un point de vue chinois sur cette guerre, faisant ainsi des hordes jaunes un ennemi cruel et sans âme (comme dans les premières aventures de Blake et Mortimer qui datent de 1946).

Conçue comme un triptyque, la fresque épique de P.J. Hérault approche d'une conclusion qu'il ne faudra surtout pas manquer.

Philippe Paygnard → Keep Watching the Skies!, nº 68, mars 2011

Lire aussi dans KWS la chronique de la troisième partie : le Grand bluff par Philippe Paygnard

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