KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Stéphanie Benson : le Passage (Macno – 3)

roman de Science-Fiction, 1998

chronique par Noé Gaillard, 1999

par ailleurs :

Un de mes très éminents confrères signait dans le Magazine littéraire à propos de ce livre une critique des plus favorables. Ayant peu de raisons de douter de son goût et de son sérieux, et sans savoir qu'il allait bientôt figurer dans la série, je me suis empressé de lire cette dame qui s'était jusque-là fait un nom dans le polar.

Passons sur l'aspect Macno, Intelligence Artificielle et autre instrument de la virtualité, qui ne joue ici qu'un rôle d'appoint — son absence exigerait de la part du héros un autre comportement, mais sa présence n'apporte rien à la machinerie SF. Benson a imaginé une Terre partagée en deux, d'un côté les pollueurs polluant et de l'autre les babas new age qui vivent tranquilles et télépathes sous le gouvernement de la Conscience. Entre les deux, une barrière interdit toute contamination. Le héros Corto, un des créateurs de cette situation, faisait partie de l'équipe qui inventa le Lamazol, produit qui permet la télépathie. Il reçoit un beau jour la visite de Azrah, une jeune fille qui veut retrouver sa mère de l'autre côté et qui est poursuivie par un des “flics” de la Conscience. Tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et l'histoire s'achève sur une formule quasi voltairienne : il y en a qui ne rêvent que de cultiver leur jardin, expliqua Sinbad. Personnellement, je préfère la pêche.

Une Utopie comme bien d'autres. Mais, dans la plupart des cas, l'auteur s'efforce de gommer sachant le manichéisme simpliste de son histoire. Ici il n'en est rien. Il y a les bons et les méchants, et rien ne vient les faire douter de leur comportement exacerbé par le combat qu'ils se livrent… Les situations sont convenues et à condition de lire cela à vitesse grand V on peut à la rigueur les trouver convenables.

L'idée de Macno est intéressante en soi, mais si les auteurs qui l'utilisent n'en tirent qu'un accessoire de plus, la collection risque d'être fort décevante. Donc peu suivie par des lecteurs exigeants — or, vus le renouveau du genre et la multiplication des produits, leurs exigences de qualité seront sans doute de plus en plus grandes.

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 31-32, mai 1999

Lire aussi dans KWS d'autres chroniques de Macno [ 1 ] [ 2 ] [ 3 ] par Sébastien Cixous ou Noé Gaillard

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