KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

China Miéville : les Derniers jours du Nouveau-Paris

(the Last days of New Paris, 2016)

roman surréaliste de Science-Fiction

chronique par Noé Gaillard, 2019

par ailleurs :

Selon Wikipedia fin 2018 : « La Main à Plume (1941-1944) est une publication collective et un groupe qui a maintenu actif le surréalisme sous l'Occupation ». Le nom fait référence au vers d'Arthur Rimbaud : « La Main à plume vaut la main à charrue ». Thibaut appartient au groupe, qui en 1950 résiste aux troupes de la Wehrmacht dont l'occupation de certains arrondissements parisiens se poursuit. L'action a commencé en 1941 quand, lors d'une réunion des surréalistes réfugiés à Marseille, un ingénieur américain a capté les créations et les énergies créatrices des invités. Quelqu'un — sans en connaître le contenu — a volé la mallette qui contenait le tout et tenté de la vendre à Paris où elle a explosé. Dans ce Paris d'après l'explosion circulent des “manifs”, des manifestations actives des créations surréalistes. Thibaut sera accompagné dans sa lutte par un “cadavre exquis”, dont vous avez un exemple graphique en tête du roman. Les Allemands, eux, veulent mettre ces manifs à leur service, et les associer aux puissances infernales dont ils se recommandent et qu'ils espèrent apprivoiser. Les amoureux de Nadja (donc de Paris) et ceux qui connaissent une Semaine de bonté(1) trouveront là de quoi vibrer, les autres découvriront la beauté convulsive ou “explosante fixe”, et celle imaginée par Lautréamont, issue de la rencontre fortuite sur une table à dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie. Au fil de ma lecture, au gré de quelques réminiscences de Perdido Street Station du même auteur, et dans la droite ligne d'un hasard objectif, une œuvre de Bansky s'est imposée à mon esprit. Elle montre un manifestant qui lance les tournesols de Van Gogh comme un cocktail Molotov…

Je ne dirai rien d'autre des péripéties rencontrées par Thibaut, ce serait raconter le livre. Mais je peux vous dire que la postface qui relate l'origine de ce qui la précède, et les notes qui expliquent du même point de vue certaines des manifs et des références surréalistes, ajoutent quelque chose de particulier à l'histoire et à votre vie de lecteur. Un récit à l'ambiance particulière bien rendue par la traductrice, Nathalie Mège.

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 84, avril 2019

Une version précédente de cette chronique est parue sur le site Daily Passions!.


  1. Dans la couverture agréable et intrigante à l'œil, certains pourront reconnaître l'inspiration d'un Max Ernst.

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