KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Jack Vance : les Vandales du vide

(Vandals of the void, 1953)

roman de Science-Fiction (pour la jeunesse)

chronique par Noé Gaillard, 2017

par ailleurs :

Une belle couverture tireuse d'œil pour ce premier volume de la nouvelle collection "Pulps" dont le nom rend hommage aux magazines bon marché imprimés sur du mauvais papier qui permirent aux grands noms de la Science-Fiction américaine de faire leurs preuves. Et un premier titre qui va attrister les fans de Jack Vance : il ne restera plus d'inédit du maître en français. Seul ce roman de 1953 manquait encore à l'appel. Les mauvaises langues diront peut-être que s'il était resté dans l'ombre c'est qu'il y avait une raison. Les amateurs se précipiteront. Et auront plaisir à lire un roman conscient de ses limites qui ne se fait aucune illusion. On se demandera cependant si la qualité de la traduction de Pierre-Paul Durastanti ne valorise pas cette œuvre un peu oubliée.

On sait dès le début que le jeune Dick Murdock, originaire de Vénus, qui rejoint son père astronome sur la Lune, résoudra grâce à sa curiosité, sa réflexion et son audace impétueuse tous les problèmes qui vont se poser à lui. Et sauver le monde des pirates qui veulent s'emparer des planètes colonisées du système solaire. La paix règne car l'ONU, qui avait installé sur la Lune une base de fusées à ogives nucléaires, menace de détruire les récalcitrants. Les moteurs des vaisseaux lancés dans l'espace fonctionnent à l'énergie nucléaire. Et un illuminé veut voir tout le monde ramper devant lui.

Dick Murdock est plein de ressources, et lorsqu'il se montre imprudent il trouve la solution pour s'en sortir. C'est bien de la SF des années 1950, avec un héros juvénile, mais il me semble — les spécialistes me corrigeront — qu'une partie de l'univers vancien est déjà là. Au moins dans le soin apporté à la description de l'environnement du héros… Car pour que cela fonctionne, il faut que l'on puisse y croire, et pour cela, il faut un décor et des personnages crédibles. On se souviendra que Vance attribue au langage une très grande importance(1) et qu'il adore inventer des mondes particuliers. On trouvera un triple intérêt à la création de ces mondes. D'une part, comme pour la littérature des Lumières, la comparaison entre le monde créé et le nôtre en souligne les limites et les défauts. D'autre part, cette création permet de proposer ses solutions aux défauts de notre monde. Enfin cela donne à penser au lecteur.

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 79, janvier 2017

Une version sensiblement différente de cette chronique est parue sur le site Daily Passions!.


  1. Voir les Langages de Pao.

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