KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Aurore Perrault : les Parias d'Engelar

roman de Science-Fiction, 2013

chronique par Noé Gaillard, 2015

par ailleurs :

Avant de vous lancer dans la lecture de ce premier roman, commencez simplement par lire à la fin les remerciements que l'auteure adresse à ceux et celles qui l'ont accompagnée. Les lecteurs de romans anglo-saxons lisent, je crois, les remerciements des auteurs. Et la liste des autres écrivains qui ont contribué à la naissance de l'œuvre est parfois significative. Ici en tout cas, elle montre au moins l'humilité de l'auteure, qui sait ce qu'elle doit. Sachant aussi qu'il s'agit d'un premier roman, vous serez plus indulgents.

Engelar est une ville-tour où s'entasse et survit ce qui reste des humains après la grande catastrophe ― qui ressemble à une apocalypse nucléaire, sans que l'on en sache plus. La ville est dominée par les prêtres et leur milice qui agissent pour faire respecter le pouvoir du Prophète, un être immortel. La population est soumise et suit fidèlement les rites. Les prêtres ont inventé une machine qui fait perdre l'usage de la langue parlée en vigueur dans la ville à ceux qui ont commis une faute, du genre irrespect. Ces punis deviennent alors des parias, condamnés à vivre dans les bas-fonds.

Le roman s'ouvre sur le retour de Kairo, un explorateur parti à l'aventure en quête de terres vivables. Un des parias, Julian, le reconnaît, mais ne peut empêcher qu'il soit arrêté. Julian, qui a laissé dans les étages celle qu'il aime, aidé d'Aimé, un autre paria, veut prendre sa revanche sur les prêtres. Ils seront rejoints par Anton, devenu paria pour avoir séduit la fille du grand prêtre. Julian, ayant découvert les réserves de nourriture et de vêtements que recèle la tour, prépare le départ pour les terres dont Kairo parle avec enthousiasme.

C'est plein de fougue, parfois maladroit, un peu naïf et scolaire, mais cela vous emporte à la vitesse du galop de la marée et grâce aux conseils avisés des premiers lecteurs l'auteure n'oublie rien… Elle glisse les infos en souplesse au bon moment. Et l'ensemble est plaisant même si certains lui trouveront un petit goût de déjà lu. On attendra une suite (en deux parties : la longue marche et l'installation) avec une certaine impatience.

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 75, mai 2015

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