KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Daniel Piret : Projet ‘Espoir’

Daniel Piret : le Crépuscule des idoles

romans de Science-Fiction, fin des années 1980

chronique par Philippe Paygnard, 2009

par ailleurs :

Dominée par des tours menaçantes, plongée au cœur d'une obscurité sans fin et envahie par une suffocante pollution, une des rares cités ayant échappé à l'Armageddon connaît depuis des lustres la dictature de Maîtres invisibles. Leurs sbires, les redoutables Brigades Noires, font régner l'ordre par la force et par la terreur. Mais un vent de révolte souffle au sein des populations mutantes et hétéroclites de la cité en ruines.

Pilier du Fleuve noir dans les années 70 à 80 et auteur de plus d'une trentaine de romans, Daniel Piret est un romancier que je retrouve avec une nostalgie très personnelle puisqu'il fut, avec Ray Bradbury dans un autre genre, l'un de ceux qui me firent découvrir la Science-Fiction. Sous une couverture de René Brantonne, son Grand passage de 1975 me servit ainsi de passeport pour découvrir une autre Science-Fiction que celles des incontournables et omniprésents maîtres américains. Perdu de vue depuis 1984 avec la parution de la Parole, Daniel Piret revient donc aujourd'hui, sous les couleurs de la Rivière blanche, avec deux courts romans, Projet ‘Espoir’ et le Crépuscule des idoles.

Dès les premières lignes, Projet ‘Espoir’ renvoie à la Science-Fiction du siècle dernier avec des mutants, un monde postapocalyptique et des ordinateurs à la santé mentale discutable. Même si la lecture de ce roman se révèle plaisante, il n'en reste pas moins que cette histoire est éminemment datée. Fort heureusement, l'explication de ce mystère est toute simple puisque, comme l'indique Rémy Lechevalier dans sa préface, il s'agit d'un texte écrit dans les années 80, par un Daniel Piret qui n'a jamais cessé son activité. C'est également le cas de la seconde histoire de cet ouvrage, le Crépuscule des idoles, dont l'action débute en juin 2008 (passé proche pour le présent lecteur, mais futur encore lointain pour l'auteur), dans un monde où l'Humanité a laissé les ordinateurs prendre une place grandissante dans la gestion de son quotidien. Ce second récit, malgré une certaine naïveté technologique due à l'impitoyable passage des ans, se révèle toujours d'une redoutable actualité.

La parution de Projet ‘Espoir’ présente un double avantage. D'une part, elle donne l'occasion à de jeunes lecteurs de découvrir un auteur de Science-Fiction dont les œuvres ne sont pratiquement plus disponibles. D'autre part, elle permet à d'anciens vieux lecteurs de replonger, avec une certaine nostalgie, dans les eaux d'un Fleuve noir qui anticipait des fins du monde qui semblaient alors si lointaines.

Philippe Paygnard → Keep Watching the Skies!, nº 62-63, juillet 2009

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