KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Roland C. Wagner : la Sinsé gravite au 21

roman de Science-Fiction, 1991 & 1998

chronique par Noé Gaillard, 1999

par ailleurs :

L'ami Roland largement récompensé pour sa production, c'est bien…(1) Il nous propose la réédition chez un éditeur nouveau au genre, et sous l'égide de Nicolas Cluzeau, de deux volumes parus au Fleuve noir sous un pseudo (Red Deff) wagnérien ou fanique et peu fait pour appâter le lecteur : les Aventures de Viper et Ganja.

Étrange monde que celui de la critique : j'ai, il y a peu, tressé des couronnes à Dan Simmons pour sa parodie intelligente de polar, et, sans cette réédition, ce Wagner serait resté oublié (pour cause de pseudo, de Fleuve noir ?). Mea culpa ! Débranchez votre Simmons et plongez dans l'univers déjanté de Viper et Ganja. Venez vous faire plaisir dans cet assassinat (de Jules Verne ?) et cet éloge des auteurs qui ont bercé Roland C. Wagner.

Tout est là : des noms parfois à peine modifiés des grands comme des mineurs, des situations qui ailleurs permettent des développements superbement inutiles et d'autres qui frisent le James Bond, des grandes “puissances” omniscientes et des souvenirs de grands anciens, devenus par la grâce d'un Voltaire les Jardiniers. En compagnie d'une IA au langage particulièrement gouailleur (Ganja), Viper tâchera de sauver une plante pensante (la Sinsé) dont les feuilles séchées et roulées dans une feuille de papier très fine ont des effets pacifiques et bienfaisants. On ne vous raconte pas tout ce qui se produit — en gros vous l'avez plus ou moins déjà lu ailleurs —, on vous demande simplement de goûter les effets d'écriture, les figures de style SF qui fleurissent partout et réjouissent ou flattent notre amour-propre de lecteur cultivé…

Étrangement, ce petit jeu où l'auteur semble régler quelques comptes avec son microcosme SF ne s'arrête pas à celui de l'humour et du bazar ; le roman diffuse discrètement une petite musique tonique et fine qui aide à réfléchir…

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 31-32, mai 1999


  1. Même si, personnellement, je considère que le prix de la Tour Eiffel pour "Fragment du livre de la mer", une nouvelle banale et singulièrement dépourvue d'originalité, n'est pas la preuve de son talent… Enfin, si les gens aiment !

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