Carnet d'Ellen Herzfeld, catégorie Lectures

Jack McDevitt : a Talent for war

roman de Science-Fiction inédit en français, 1989

Ellen Herzfeld, billet du 26 octobre 2005

par ailleurs :

J'ai lu, il y a longtemps, le premier roman de Jack McDevitt, the Hercules text (paru en 1986), et je l'avais trouvé intéressant mais pas génial. Puis j'ai lu quelques-unes de ses nouvelles, dont certaines excellentes ("the Fort Moxie Branch"). J'ai régulièrement acheté ses romans avec l'intention de les lire “un jour”. La parution dans le numéro d'octobre de Locus d'un entretien avec l'auteur m'a poussée à entreprendre cette lecture et j'ai commencé par son deuxième roman a Talent for war, paru en 1989.

Cela se passe dans un avenir non précisé où les Humains vivent dans une Confédération de planètes dispersées à travers la galaxie. Les divers gouvernements sont en plus ou moins bons termes mais sont unis surtout par la menace persistante d'une espèce non humaine et télépathe, les Ashiyyur. C'est l'histoire d'Alex Benedict, dont l'oncle Gabe est tué dans un accident d'astronef. Alex hérite de tous ses biens mais, avant qu'il ait pu en prendre possession, la maison est cambriolée. Les documents volés concernent les recherches archéologiques récentes de l'oncle et cela pousse Alex à chercher pourquoi. Il se lance donc dans une quête qui l'amène à passer en revue l'histoire de sa civilisation, tant l'officielle, enseignée dans les écoles, que celle qui se dévoile au fur et à mesure de ses recherches. Tout tourne autour d'une figure historique majeure, Christopher Sim qui, deux siècles auparavant, avec une bande de soldats de fortune, avait, malgré des moyens très inférieurs, réussi à contrer les Ashiyyur qui allaient tout balayer devant eux. Sim est vénéré comme le héros parfait dont les actions, et surtout la mort héroïque, ont permis l'union des Humains face à la menace commune dans un mouvement de résistance qui a, in fine, abouti à la création de la Confédération.

Alex joue au détective et les indices qu'il découvre petit à petit remettent en question la version officielle de l'Histoire et du personnage de Sim. La question fondamentale du roman est celui de la vérité historique et de l'importance de maintenir ou non certains mythes. Est-ce que la Vérité transcende les Faits ?

J'ai eu un peu de mal à suivre au début. On entre dans le vif de l'histoire de cette civilisation sans trop d'explications avec des noms et des lieux, connus du protagoniste, mais pas du lecteur. Les personnages du “présent” de l'histoire sont peu nombreux et modérément intéressants et leurs relations ne sont ni très approfondies ni toujours convaincantes. Même la motivation centrale du personnage principal n'est pas très claire. Pourquoi Alex tient-il à tout prix, malgré de graves inconvénients et dangers, à élucider le mystère ? Une curiosité maladive ? Un désir aigu de connaître la vérité vraie ? Allez savoir. Les héros morts depuis deux siècles dont les noms et les faits sont immortalisés dans la pierre, les livres et les poèmes, sont plus intéressants mais l'enjeu ne concerne que le souvenir de leur sort, et non leur sort lui-même.

Malgré ces critiques, j'ai trouvé ce roman bien fait et agréable. Suffisamment pour mettre les autres romans de l'auteur sur ma pile “à lire”. Le suivant dans la série étant Polaris.

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