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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 51 l'Homme qui voulait tuer l'empereur

Keep Watching the Skies! nº 51, septembre 2005

Thomas Day : l'Homme qui voulait tuer l'empereur (la Voie du sabre – 2)

roman de Fantasy

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chronique par Éric Vial

D'entrée, on est averti : il s'agit d'une suite de la Voie du sabre, sans en être vraiment une. C'est le même Japon imaginaire, trente ans plus tard. avec ses démons et son empereur-dragon — mais les éléments réellement hérités du premier volume n'ont rien de déterminant, et si deux ou trois phrases explicatives auraient sans doute permis de donner à l'histoire une totale autonomie, à fort peu de frais. C'est aussi, on s'en douterait, le même ton, la même capacité à multiplier les combats et les violences, la même crudité : sang, sexe et tripaille, au premier comme au second degré. Avec une fixation sur les testicules. Avec aussi une délectation dans la description des combats — ce n'est pas nouveau chez Thomas Day, mais cela fonctionne toujours. Avec aussi quelque délitement dans le dernier tiers, quand intervient un personnage de bretteur français, tout à fait intéressant mais permettant des facilités potachesques, et quand l'odeur de l'écurie pousse l'auteur à avancer à marches forcées, à accélérer, à résumer, en attendant une fin en queue de poisson, faite moins pour préparer un troisième volume que pour signifier que l'intéressant n'est pas la conclusion de l'histoire, mais le chemin qui y mène.

On peut ajouter que ce chemin est bien encombré de combats et de massacres, entre humains, entre démons, entre humains et démons, entre humains et spectres des enfers libérés du mont Fuji… On y tranche, on y décapite, on y dévore, on y détruit de différentes manières. Le démon du feu prend la parole et il faut quelque temps pour comprendre ses projets. les alliances de circonstance se font, se défont, éventuellement se refont. Il faut avouer qu'on ne s'ennuie pas. Il faut avouer aussi que l'on peut avoir l'impression que Thomas Day fait des gammes, des exercices de dextérité, entre roman populaire et souci de mise en scène d'une culture en général étrangère au lecteur. Et que sur cette base, soit il en reste là, et il fournira sans doute aux lecteurs encore nombre d'occasions de se distraire, de se dépayser, peut-être de catalyser ou de catharsiser des phantasmes et de purger leur inconscient, soit il dépasse ces gammes et tout devient possible. Comme il lui reste nombre de décennies pour ce faire, les paris sont ouverts.

 lire par ailleurs dans KWS [1] [2]