Chroniques de Philippe Curval

H.P. Lovecraft : Lettres 1

(Selected letters, 1965-1976, en cinq tomes couvrant 1911-1937)

sélection couvrant 1914-1926 opérée par Francis Lacassin, 1978, seule tome à avoir paru

chronique par Philippe Curval, 1978

par ailleurs :
Chronique du temps qui vient (2/5)

À force de vouloir dépasser la fiction, la réalité finit parfois par l'imiter et même par l'égaler. Ainsi, quand Norman Spinrad faisait écrire son dernier roman, Rêve de fer, par un Adolph Hitler parallèle dont la vocation se serait plutôt enracinée dans la littérature que dans la guerre mondiale, se doutait-il, savait-il que le modèle existait et qu'un auteur de SF n'aurait aucun mal à le découvrir ? La parution du premier volume des lettres de H.P. Lovecraft, préfacées par Francis Lacassin, nous éclaire maintenant. H.P. sont les initiales anglaises de cheval-vapeur. Cheval Vapeur Lovecraft écrit donc des lettres délicieuses pour la race aryenne dans sa fabuleuse correspondance, qui ne comporte pas moins de cent mille missives. Oui, j'ai fait le calcul : il suffit d'en écrire dix par jour pendant trente ans, ce qui est un rythme normal pour un écrivain habitué à la rude école du xixe siècle. Lisez donc ce qu'il écrit en 1926, à propos des Asiatiques, qu'il assimile d'ailleurs, par autres lettres interposées, aux nègres, aux peaux rouges, aux juifs et à tous ceux qui n'ont pas eu la chance de naître aryens : « Alors, montrons notre puissance physique comme hommes et comme aryens, accomplissons une déportation scientifique de masse à laquelle on ne pourra pas se soustraire et d'où l'on ne reviendra pas. ».

Voilà, n'est-ce pas, une manière originale de réduire le nombre de ses lecteurs, en condamnant à la chambre à gaz ceux qui ne vous plaisent pas. Le Cauchemar d'Innsmouth est une douce plaisanterie à côté des projets intimes de Cheval Vapeur Lovecraft. On frémit à l'idée qu'il aurait pu préférer les travaux pratiques plutôt que d'enfourcher sa chimère et d'écrire ses tortueux récits. À moins que cet idéaliste du massacre raciste ne se soit réalisé dans un univers parallèle, ou que nous soyons, innocents, enfermés à l'intérieur d'un roman de Spinrad. Quelle abomination mon cher Dunwich !

Mais je ne vous ennuierai pas plus longtemps avec mes indignations ; passons plutôt à la fiction.

Philip K. Dick : les Joueurs de Titan

(the Game-players of Titan, 1963)

roman de Science-Fiction

chronique par Philippe Curval, 1978

par ailleurs :

Telle qu'on la découvre, par exemple, dans les Joueurs de Titan, que le Masque vient d'éditer, deuxième bonne initiative après le Prisme du néant. Les Joueurs de Titan est un roman antérieur à ce dernier ; il remonte à l'époque où Philip K. Dick essayait de travailler dans la série aux éditions Ace Books. Il fait partie de ces livres que les directeurs de collection négligent sous prétexte que ce n'est pas de la littérature avec un grand "L" — l'erreur est heureusement réparée. Croyez-moi, si vous avez quelque chose de mieux à faire, abandonnez-le et plongez-vous dans les Joueurs de Titan ; c'est une partie de Monopoly à l'échelle galactique où tous les coups sont permis, même si vous avez perdu vos dés et que vous n'avez pas encore acquis de titre de propriété.

Au lendemain d'une guerre un peu ratée mais excessivement meurtrière, il n'y a plus tellement d'Humains, quelques dizaines de mille sur le territoire des États-Unis, et ceux-ci sont presque tous stériles. Aussi se partagent-ils les richesses. D'une manière très inégale, bien sûr, puisque c'est la façon d'agir de l'Homme. Il y a ceux qui possèdent des villes entières entre leurs mains, et ceux qui travaillent, qui fabriquent des choses qu'ils vendent pour survivre. Mais les gros propriétaires ne sont pas assurés de leurs possessions. Les Vugs protoplasmiques, qui ont envahi la Terre, exigent qu'ils remettent leurs biens en jeu car ils ont un vif amour de l'aléatoire. Commence un sacré poker où s'affrontent le possesseur de la côte californienne et celui de New York.

Pas exactement un poker, mais le Jeu, sorte de compromis quintessentiel de nos créations ludiques. Voilà, le décor est planté. Que croyez-vous qu'il arriva ? Pas du tout ce qui se produit parfois dans les romans où Dick ne parvient pas à trouver l'issue de son labyrinthe parce qu'il ne réussit pas à démêler les fils de son intrigue ou qu'il en abandonne une partie au lecteur, à titre de gage. Au contraire, dans les Joueurs de Titan, la rigueur est de règle, et si les flambeurs sont de rudes adversaires, si les extraterrestres sont un peu byzantins, leurs actions n'échappent pas à la logique. Philip K. en profite pour jongler avec les symboles ; il ne se prive pas de mettre notre civilisation en carte et de risquer d'audacieuses impasses en tentant le grand chelem avec l'une des quatre couleurs fondamentales : le capital, la religion, le sexe et le rêve. Ici, pas d'arnaque, l'enjeu est clair : il s'agit de diriger la société, et si le bluff est permis, c'est parce qu'il est à la base du comportement humain.

Sous son apparence légère, son style anodin, ce récit bien enlevé a une succulente saveur de réel, un réel à la Philip K. Dick. Quand on y enfonce le pouce, il arrive que celui-ci disparaisse. Surtout quand les extraterrestres sont mauvais joueurs.

Philip K. Dick : Substance mort

(a Scanner darkly, 1977)

roman de Science-Fiction

chronique par Philippe Curval, 1978

par ailleurs :

Puisque nous sommes en pays Dick, poursuivons plus avant, plongeons dans les profondeurs de Substance mort, son dernier livre paru dans la collection "Présence du futur". 5114 jours le séparent du précédent roman. Examinons l'irréparable outrage des ans.

Une chose est certaine : désormais, pour Philip K., il n'y a plus de joueurs ni de cartes ; les deux sont amalgamés et engagés dans une partie dont ils ne connaissent ni les règles ni la finalité. Dans ce roman épais, où l'on pénètre difficilement, en s'y insinuant à travers des dialogues poisseux, la réalité se divise entre le vécu et le vécu transposé par la drogue. Une société anonyme de camés et d'inspecteurs des stupéfiants qui se poursuivent en ne sachant pas exactement qui traque l'autre. Même l'identité est pervertie au cours de cette partie terrifiante où sont engagés les individus ; l'Homme est à la fois celui qui joue et le pion qui avance.

Pourquoi, un jour, alors que vous ne pensez à rien, vous arrive-t-il de tirer vers vous la porte d'entrée de votre immeuble alors que vous avez l'habitude bien ancrée de la pousser ? Problème d'inconscient ou de conscient ? Votre double intime a-t-il agi à votre place ? Mais lequel d'entre vos doubles ? Celui de l'hémisphère gauche ou de l'hémisphère droit ? En admettant que chacun des deux hémisphères cérébraux possède un conscient et un inconscient propre, quelle serait la méthode pour savoir lequel a agi au moment où vous avez tiré la porte ? Qui, en fait, a tiré la porte ? Est-ce bien vous ou quelqu'un à côté de vous, ou un autre vous, ou encore la porte qui est venue vers vous parce qu'elle en avait assez que vous la poussiez ?

La réponse n'est pas évidente. Les compromis et les ambiguïtés qu'elle suggère incitent même à refuser en bloc toutes ces suppositions. C'est pourquoi Fred, le personnage central de Substance mort, préfère ignorer ce qui lui arrive, le jour où ses supérieurs lui demandent de surveiller un certain Bob Arctor. Car Bob Arctor est plus qu'un double imaginaire que l'inspecteur des stupéfiants aurait sécrété au cours d'une crise épileptique ; c'est le nom qu'il s'est choisi pour incarner un petit fourgueur de came, afin de remonter la filière jusqu'aux grands patrons de la drogue. D'ailleurs, est-ce bien toujours lui-même ? La réserve d'énergie de l'individu n'est pas inépuisable et cette transformation relève de l'“économie des passions”. Quand Fred se transforme en Bob Arctor, « les terribles couleurs de l'événement filtrent à nouveau en lui ». Un processus mental distinct va donc être mené dans chacune des deux parties du cerveau de Fred/Bob Arctor, au niveau du conscient et de l'inconscient. Aussi, rapidement, l'identité du personnage se fragmente, éclate et se répartit sur les fuseaux horaires de son imagination.

Dès lors, la réalité n'a plus grand-chose à voir avec le réel. Où se situe-t-il désormais ? Fred, Bob Arctor et tous les autres comparses de cette ténébreuse histoire cherchent en vain à l'identifier. Parfois, il se cristallise autour de séquences-fiction que produisent des céphascopes, appareils à images internes que trafiquent d'autres maquilleurs de réalité. Arctor en vient à penser « que tous les pays du monde forment des agents afin de les envoyer desserrer quelques boulons ici, dénuder quelques câbles là, couper quelques fils ailleurs, allumer des incendies, égarer des dossiers ». Ainsi la technologie, refuge ultime des certitudes, puisqu'elle peut être théoriquement contrôlée par ceux qui l'élaborent, n'est pas plus sûre que l'individu.

La nature offre-t-elle plus de garanties ? « […] à quoi ressemblent la campagne, les champs, les odeurs étranges, ce genre de choses. Où trouve-t-on tout ça ? Où doit-on aller et comment y parvient-on ? Quel genre de billet prend-on pour faire le voyage ? Et où l'achète-t-on, ce billet ? » se demandent les quelques paumés en perdition au bord d'une autoroute, pauvres héros de cette histoire. En s'acharnant à découvrir la vérité, l'être humain perd peu à peu ses certitudes. Vit-il en continu ou bien est-il suscité par des fragments de réalité qui l'appellent à la vie durant de brèves séquences disparates. Pour Fred, l'affaire est entendue : depuis qu'on lui a demandé de suivre Bob Arctor et ses complices, il est certain qu'aucun de ces personnages n'a jamais eu affaire avec lui. Même chose pour Bob. Les gens se subdivisent, les mondes se multiplient ; une infinité d'univers coexistent, bulles de savon qui éclatent en se rencontrant, fusionnent et disparaissent aussi vite qu'elles sont nées. À quoi ressemblent en dernier ressort ceux qui vous poursuivent, puisque les inspecteurs des stupéfiants en civil portent des costumes brouillés qui effacent les traits comme sur un écran de télévision mal réglé. L'univers s'estompe.

Cette vision n'est pourtant pas naturelle. Si Bob, Fred et leurs amis voient le monde comme un kaléidoscope en train de s'effriter, c'est parce qu'ils ont tâté de la substance M., la drogue ultime de cette civilisation à l'agonie. Le bonheur de se sentir surveillé par son autre hémisphère n'est pas à la portée du commun des mortels. La machination romanesque tramée par des irresponsables, dont les héros sont, à la fois, les victimes et les bourreaux, est un effet de la drogue. La substance M. fait pétiller le monde autour de vous, les esprits décollent. On commence à avoir envie de s'envoler avec eux, juste au moment où ils retombent, morts.

Leurs reflets ne persistent pas longtemps car la mort, c'est l'inversion, le moment où les images suscitées par la substance hallucinogène retournent au réel pour faire vivre d'autres songes auxquels les camés ne peuvent plus participer. Alors, la dernière image de ces rêves éphémères que les personnalités de Bob/Fred vaporisent autour de nous va se dissoudre dans le clair-obscur d'un asile, quelques instants avant leur décès.

Substance mort est un livre à suçoter très lentement pour éviter l'overdose. Coke, joint, héro, acide, s'infiltrent dans la muqueuse des phrases jusqu'à nous donner la sensation qu'on s'y adonne en lisant. Nous sommes tous, vous vous en doutez, des “inspecteurs des stups allemands” et notre responsabilité est pleinement engagée dans le terrifiant voyage auquel nous convie Philip K. Dick. L'absurdité de l'existence n'est épargnée à personne et ceux qui ne se suicident pas doivent recourir à l'humour pour échapper au douloureux paradoxe qui consiste à vivre en attendant de mourir. Les autres mettent des patins pour traverser leur salle à manger, font des additions en attendant l'âge de la retraite, ou bien se gavent de Banania pour contempler leur ventre en train de gonfler. Ceux qui préfèrent des choses plus fortes, parce qu'ils ont plus peur, tentent de voir s'il n'existe pas un coin tranquille à l'intérieur d'eux-mêmes où ils pourraient s'endormir sans douleur. Dick, qui a vécu cette quête de paradis artificiels, le sait bien. Il a écrit ce roman pour la démystifier et plaider en même temps pour le voyage. La société anonyme où nous sommes ancrés par mégarde agit en complicité avec la mort, distribuant de la drogue en même temps qu'elle réprime son usage.

Substance mort me semble l'achèvement de la Science-Fiction dickienne !

Ma chemise est trempée de sueur. Comment doit être celle de Robert Louit, triomphant de ce véritable parcours du combattant de la traduction ?

Jean-Pierre Hubert : Mort à l'étouffée

roman de Science-Fiction, 1978

chronique par Philippe Curval, 1978

par ailleurs :

Ne quittons pas le domaine de la métaphysique avec le dernier livre de Jean-Pierre Hubert, Mort à l'étouffée. Cet autre roman chrysalide, enfermé dans le cocon chimique de l'auteur, dévide progressivement ses fils sans que nous connaissions la véritable identité du papillon, sublimé dans son cri.

Qu'y voit-on ? Une planète entonnoir qui vit de l'absorption des restes d'un ancien système solaire voué à la surconsommation. Ce monde ancien a éclaté. Maintenant s'organisent la capture et la classification des épaves par un système fonctionnarisé et hiérarchisé à outrance. Cette société fermée sur elle-même, sans autre perspective que la digestion éternelle de ces rebuts, se masturbe naturellement avec ses sécrétions fantasmatiques. La pétrification des connaissances, phase évolutive de toute civilisation, entraîne immanquablement la transformation des consciences et la révolution. C'est ce moment que Jean-Pierre Hubert choisit de saisir.

Plus que l'allégorie politique, nécessaire mais trop explicite, ce que j'ai aimé dans Mort à l'étouffée, c'est son extraordinaire sensualité. Les thèmes obsessionnels de l'orgasme et du rut, de la pénétration, mouillent le récit d'une bienfaisante lubricité. Chacun des personnages centraux du roman, le Coryphée, l'Exécuteur, Mint, Loït, Freytis, parcourent un itinéraire sexuel grâce auquel s'accomplit la renaissance. L'Humanité, de son sexe mou et vide, fouille le vagin de la planète qui est le centre du monde, pour faire naître l'enfant ultime, l'Imago, fœtus cristallisant les nouvelles aspirations de l'Homme. Grâce à son écriture intelligente, sans préciosité, subtilement équivoque, Jean-Pierre Hubert parvient à suggérer cette intoxicante sensation de coït permanent que les personnages entretiennent avec leurs voisins, leurs supérieurs, leurs ennemis. Frénétique va-et-vient de l'homme coulissant sur les parois du monde pour se donner l'impression de vivre. Certes, la société ne prête pas qu'à sourire. Il faut la changer, mais n'abdiquons jamais ce qui fait la jouissance d'être. Contre l'étouffement, forniquons, pénétrons plus avant, libérons d'un jet puissant le spasme qui nous étrangle. C'est en s'incorporant à l'univers qu'on possède une chance de le surprendre.

David Gerrold : l'Homme éclaté

(the Man who folded himself, 1973)

roman de Science-Fiction

chronique par Philippe Curval, 1978

par ailleurs :

L'Homme éclaté de David Gerrold se voudrait aussi frénétique. Cette histoire de temps à enfoncer toutes les histoires de temps n'est en fait qu'un agréable petit roman sans beaucoup de personnalité. Je n'y ai trouvé qu'une originalité : celle du personnage se divisant, pour se rejoindre dans le futur et faire l'amour avec lui-même. Encore est-elle relative puisque j'ai reçu, l'année dernière, pour Futurs au présent, une trop courte nouvelle sur cette même idée. Mais après tout, dans le domaine de la SF, ce n'est pas l'originalité à tout prix qui fait la qualité des œuvres ; si l'on voulait s'en tenir à cela, il n'y aurait bientôt plus de thèmes de nouvelles ou de romans à traiter. Ce qui compte, c'est la sensibilité vibratile du chercheur écrivain, sa faculté de se déplacer dans tous les sens du courant, de remonter à la surface et de plonger à travers les idées, de les caresser à rebrousse-poil, bref de leur faire exprimer tout leur jus. Eh bien ! c'est ce que David Gerrold a essayé de faire, en établissant la nomenclature de tous les paradoxes temporels connus et inconnus, en les mélangeant, en les battant, en les enveloppant et en vous les servant chauds. Malheureusement, ils ont un petit goût de réchauffé. La tripe même du roman manque de parfum. À défaut de calvados, il aurait suffi d'un petit verre de gin pour faire chanter la sauce ; on ne sent que le goût du ketchup rajouté à la dernière minute. Néanmoins, je suis certain qu'il existe encore des quantités d'histoires de voyages à travers le temps à raconter. Je les attends avec impatience. En attendant, je préfère relire la Machine à explorer le temps de Wells ou le Voyageur imprudent de Barjavel. Classicisme, quand tu nous tiens !

Gahan Wilson : la Revanche

(Playboy's Gahan Wilson, 1973)

dessins d'humour fantastiques et de Science-Fiction

chronique par Philippe Curval, 1978

par ailleurs :

Ou bien, pour changer complètement de thème, partir avec Gahan Wilson à la recherche du grand Cthulhu graphique. Car, contrairement à Cheval Vapeur Lovecraft, si totalement dépourvu d'humour qu'on pourrait tordre en vain l'ensemble de son œuvre sans jamais trouver le plus petit motif à rire vert, Gahan Wilson, le plus célèbre dessinateur de Playboy, pousse l'investigation en matière de démonologie et de Grands Anciens jusqu'à nous faire éclater l'inconscient collectif. Pour lui, chaque placard recèle des entités domestiques à l'appétit robuste puisqu'elles se régalent de commis voyageurs. Les moindres ménagères éduquent leurs plantes carnivores à se transformer en poubelles et les loups-garous éprouvent le besoin d'aller chez le coiffeur, dès le premier quartier de lune, afin de se faire beaux pour saigner leurs victimes. La géniale mollesse du dessin et la fadeur succulente des couleurs que Gahan Wilson emploie ajoutent un parfum de décadence à ce bestiaire fantasque, comme s'il voulait exprimer, au-delà de ce quotidien revisité par l'horreur, combien nos dieux et nos démons regrettent le temps où ils partageaient notre vie. Aujourd'hui qu'ils sont repoussés dans les collections à succès des éditeurs en mal de public à bon marché, ces êtres de cauchemar préféreraient conduire un avion à réaction pour vérifier si le triangle des Bermudes a quelque chance d'exister ailleurs que dans une imagination débile.