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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 60 Lothar blues

Keep Watching the Skies! nº 60, juillet 2008

Philippe Curval : Lothar blues

roman de Science-Fiction

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chronique par Noé Gaillard

Notes liminaires :

  1. Lothar est le nom du serviteur du magicien Mandrake.
  2. L'auteur signe aussi la couverture.
  3. Il serait bon de relire le long entretien de Gérard Klein paru dans le nº 46 de Bifrost.

Une étrange faute page 81 : « Fini de sanctifier nos soi-disant merveilles technologiques » (c'est moi qui italique) dit un personnage, alors qu'il aurait mieux dit : « Fini de sanctifier nos prétendues merveilles technologiques ». On l'attribuera à la fougue de la jeunesse.

Pourquoi ces notes ? Pour ne pas oublier de le dire. Pourquoi la jeunesse alors que l'auteur fêtera ses quatre-vingts ans l'année prochaine ? Parce que justement, hormis de substantielles références culturelles qui traduisent un âge certain — exemples : « Attrapé par la queue du désir » et « En manipulant une phrase de Lacan », tout le reste est d'une remarquable jeunesse…

Une voix humaine réveille Noura, il ne comprend pas le message et Lothar son vieux robot-éducateur refuse de le délivrer et tombe en panne. Une fois réparé, il fausse compagnie à son maître. D'une part Lothar va chercher Sarah, mère de Noura réfugiée dans un couvent virtuel ; et d'autre part Noura va voir Ion Cuzna, celui auquel il a été confié à la disparition de ses parents. Ainsi Noura est en quête des découvertes de son père et de sa relation avec lui-même, et Lothar est en passe de passer avec succès le test de Turing.

Quête de soi des divers personnages à l'instar des robots comédiens d’Ion Cuzna qui parlent par citations interposées (citations tirées des rôles appris) et des humains qui ne veulent plus assister des robots qui travaillent, mais travailler encore… et de ceux qui veulent que rien ne change. Une Europe bizarre, j'ai failli écrire “bâtarde” (mi-génisse mi-licorne) qui me rappelle une Angleterre thatchérienne où — sauf erreur — on pouvait voir deux individus pour un même poste (celui qui portait les outils, celui qui les manipulait).

La quête de soi c'est bien joli, mais ce n'est pas nouveau, alors pourquoi parler de ce roman ? Pour une raison simple, c'est que Philippe Curval l'agrémente de réflexions mi-figue mi-raisin (!) qui, sauf quand elles sont citations et encore (Hugo, Nietzsche, etc.), au lieu de stigmatiser un comportement ou une idée nous incitent à la/le regarder sous autre angle. Il les agrémente aussi d'imaginaire (les envirtuels).

Comme il serait très mal venu et de mauvais goût de vous en dire plus sur les découvertes du père de Noura et sur leurs conséquences, on se contentera de vous proposer un bain de jouvence sur les traces de Philippe Curval (un de ces auteurs qui vous laisse toujours plus ou moins satisfait, mais jamais déçu).