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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 54 l'Empire perdu

Keep Watching the Skies! nº 54, juillet 2006

Alexis Aubenque : l'Empire perdu (l'Empire des étoiles – 1)

roman de Science-Fiction

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chronique par Philippe Paygnard

Avec l'Empire perdu d'Alexis Aubenque, c'est le bon vieux space opera qui revient hanter les pages des livres de poche portant le blason du Fleuve Noir. Car c'est presque le spectre de la défunte collection "Anticipation" qui ressurgit avec les deux premiers tomes de la série l'Empire des étoiles — et un troisième annoncé pour juillet 2006. Un fantôme qui rappelle, au déjà vieux lecteur que je suis, quelques bons souvenirs et d'autres moins agréables.

À la lecture du seul premier tome de la série initiée par Alexis Aubenque, il est encore trop tôt pour dire si son œuvre fera partie des bons ou des mauvais souvenirs. En effet, s'inscrivant à l'évidence dans une saga de longue haleine, cet Empire perdu est avant tout un ouvrage d'exposition. À travers les vingt et un chapitres de ce roman, Aubenque tente, avec plus ou moins de réussite, de nous présenter quelques-uns des mondes faisant partie d'un empire galactique qui, nous dit-il, en regroupe plusieurs milliers. Il essaie de nous présenter les principaux et déjà multiples protagonistes des évènements, complots et autres révolutions qui menacent l'Empire.

On passe donc ainsi du duc Esteban de Mandragore sur la planète Ibéride à Hérizo N'Goya le jeune baron d'Outremer, puis de John Marlowe l'exilé de Taigon à Arkan prince d'Hyperboréa, et du général Gladen sur Elysium à la duchesse Lakme Akour sur Al Califa. Ce sont ainsi pas moins d'une dizaine de personnages principaux dont Alexis Aubenque dresse le portrait, de manière plus ou moins rapide, au milieu des foules bigarrées qui vivent et meurent au cœur de l'Empire. Pressé d'entraîner ses lecteurs dans le vaste univers gouverné par Gabriel X, Aubenque oublie souvent de prendre le temps de rendre humaine sa légion de protagonistes qui n'apparaissent plus que comme de pâles caricatures des personnages flamboyants et brillants qu'à l'évidence il souhaite créer.

Il serait également facile de reprocher à Alexis Aubenque l'utilisation des grands thèmes du space opera que sont un Empire en pleine décadence, des rébellions plus ou moins désintéressées et une princesse qu'un héros devra sauver à un moment ou à un autre. Mais à ce compte-là, il est tout aussi aisé de reprocher à un auteur de Fantasy d'utiliser des personnages archétypiques tels que les elfes, ogres et autres sorciers. Aubenque connaît ses classiques et les réinterprète, certes sans génie, mais sans plagiat éhonté et surtout sans oublier de citer ses sources et inspirations dans les remerciements.

Comme je l'écrivais plus haut, il est encore trop tôt pour savoir vers quelles destinations Alexis Aubenque veut entraîner ses lecteurs. Soumis aux contraintes du marché du livre qui supporte de moins en moins les mauvaises ventes, il se doit de convaincre rapidement le maximum de lecteurs que l'Empire des étoiles a le droit d'exister.