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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 45 les Rebelles de Gandahar

Keep Watching the Skies! nº 45, octobre 2002

Jean-Pierre Andrevon : les Rebelles de Gandahar

roman de Science-Fiction pour la jeunesse ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Quel plaisir ! J'espère que les lecteurs amateurs de Sylvin Lanvère sauront goûter le sel de la situation et la qualité de l'écriture de Maître Andrevon. Non, non je ne me moque pas ! Je suis on ne peut plus sérieux ! C'est Andrevon qui s'amuse. Cinquième opus du cycle Gandahar et, espérons-le, pas le dernier, les Rebelles de Gandahar propose simplement la victoire de la sensualité sur l'utilité et la rentabilité. Le message n'est pas nouveau chez cet auteur mais j'aurais tendance à penser qu'il a aujourd'hui plus de chance de passer dans ce type de roman où l'humour prédomine que dans ses œuvres “sérieuses”. Suivant, on s'en doute, les préceptes d'une éducation basée sur l'utile et l'argent, Athna 103, jeune et séduisante, s'efforce de faire de Gandahar une planète qui produit et rapporte… Pendant un temps oublieux d'Airelle et même de sa reine, Sylvin n'a d'yeux que pour l'extra-Gandaharienne qui bouleverse l'écologie de la planète… Heureusement il reviendra parmi les vivants pour guider l'action des rebelles contre les machines. Lanvère redonne à Gandahar sa tranquillité et sa sérénité… Attention : “fin ouverte” — petit smiley de service en guise de clin d'œil.

On aura compris que même le lecteur non averti en matière de Science-Fiction risque de ne pas trouver très originale la trame de l'histoire, c'est dire combien l'important n'est pas là. Il est dans le traitement, dans le décalage. Andrevon a fait de Lanvère une sorte de benêt, un grand dadais, un faux naïf, qui se tire par hasard ou par chance des situations désespérées. Ici il refuse d'abord de voir les choses sous l'angle négatif et trouve ou croit toutes les explications. Mais nous nous avons deviné, nous savons qu'il a tort. J'ai l'impression que nous nous croyons à Guignol, en train de nous égosiller à crier au gentil que le méchant va le surprendre. Dans le livre, nous attendons le moment où les choses vont changer, nous attendons le clin d'œil suivant de l'auteur. Et Andrevon nous propose le chant des insectes contre la force des machines, la nature contre l'artificiel, par le biais d'un Lanvère qui subit, comme le lecteur.

Laissez-vous bercer par cette petite musique légère, elle a le mérite de remettre les idées en place.