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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 45 les Envahisseuses

Keep Watching the Skies! nº 45, octobre 2002

Linda Jainvin : les Envahisseuses

(Rock n' roll babes from outer space)

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Éric Vial

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Ce n'est pas de la S.-F. Ou ce n'est pas dans une série spécialisée. Il faut donc attendre qu'un lecteur tombe par hasard sur la couverture, et sur la demoiselle à antennes et en combinaison spatiale. Avec sur la combinaison un dessin de fusée éminemment phallique. Que le dit lecteur aime le n'importe quoi. Ou le rock. Et plonge dans cette histoire invraisemblable — mais pas plus qu'une autre — d'extraterrestres franchement obsédées, issues d'amours antérieures avec des Terriens ou Terriennes — se reporter à son ufologue favori — s'ennuyant sur la planète Nufon, et venues sur Terre non pour des joies intellectuelles que notre bonne vieille planète est bien loin d'offrir, mais pour le sexe, la drogue et le rock. Quitte à ne pas toujours très bien comprendre ce qui se passe, à proférer des obscénités peu appropriées si l'on considère leurs propres caractères sexuels secondaires ou primaires — du moins sous leur forme du moment —, à manger de la ferraille ou l'évier parce que telle est leur nature, à déclencher des émeutes en concert, etc. Dans un monde où les stocks de têtes nucléaires permettent de faire disparaître un pays issu de l'éclatement de l'ex-URSS avant que qui que ce soit ait vraiment pu en mémoriser le nom. Et où il faut, in fine, l'explosion de l'astéroïde géant Éros, et sa chute sur la Terre, pour que les gouvernants hommes et femmes considèrent qu'il est plus agréable de se faire entre eux ce qu'ils avaient l'habitude de ne faire qu'au pays.

On l'aura compris, c'est n'importe quoi. Cela s'oublie vite. Mais c'est redoutablement euphorisant. Ce qui n'est pas sans mérite. Comme la maison J'ai Lu n'est pas sans mérite d'avoir procédé à la réédition. Hors collection, certes, mais les fans n'ont qu'à faire attention. Quant aux autres, ceux qui ignorent en règle générale le genre, comme le roman joue sur la partie des codes du dit genre qui est largement passée dans le domaine public entre publicités, films et feuilletons — largement mis à contribution, du reste —, ils ne seront guère dépaysés. Et tout le monde sera content. Sans trop l'avouer, toutefois, parce que cela ne ferait pas sérieux.