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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 27 Visions d'antan

Keep Watching the Skies! nº 27, décembre 1997

Clifford D. Simak : Visions d'antan

recueil de Science-Fiction sans équivalent en anglais ~ chroniqué par Noé Gaillard

 Détail bibliographique dans la base de données exliibris.

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Quatre nouvelles datées de 1953/54/56 et 1977 !!! Surprise du curieux qui a regardé les dates des copyrights. Comment peut-on publier aujourd'hui de telles vieilleries ? Simak est-il si bon écrivain que l'on soit assuré du bon vieillissement de ses textes ? En est-il des bons textes comme des bons vins ? Disons-le tout de suite : oui ! Du moins dans le cas présent.

Simak habille des idées avec une virtuosité digne d'un grand couturier. Dans "Visions d'antan", un écrivain découvre que le pouvoir de l'écriture née de son imagination est supérieur à celui de celle issue des machines.

Dans "Génération terminus", l'auteur réfléchit aux conséquences de l'abandon et de la proscription de la lecture à bord d'une arche de l'espace dont la mise sur orbite se fait en fonction d'un texte écrit. Dans "la Maison des pingouins" il pose le problème de la protection des créateurs, de leur survie… Enfin dans "l'Immigrant" il s'intéresse à nos éventuels rapports avec une race extraterrestre qui s'efforce d'empêcher le personnage qui donne son titre au texte de transmettre des messages sur son expérience en terre étrangère.

Il va de soi que ces réductions sont plus que schématiques mais ce qui compte ce sont les développements, les distorsions que Simak imposent comme évidents et qui donnent à ces histoires simples une dimension particulière, celle qui les autorise à vieillir. Bien sûr l'écriture a un je ne sais quoi d'indéfinissable, d'impersonnel qui fait un peu années 50. C'est sans doute cet aspect impersonnel — dépourvu de pathos et d'affectivité — qui permet le vieillissement puisque chaque génération de lecteurs peut ainsi juger et penser ce qu'elle veut de l'histoire… mais attention, Simak en individu intelligent glisse malgré tout une petite morale et laisse le soin à son lecteur de la percevoir ou non… À déguster comme un bon vin.