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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 27 le Monde perdu

Keep Watching the Skies! nº 27, décembre 1997

Michael Crichton : le Monde perdu

(the Lost world)

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Philippe Paygnard

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Il est des livres qui n'ont d'actualité que le jour de leur sortie. D'autres ont la chance de bénéficier d'une nouvelle jeunesse lorsqu'un cinéaste doué se décide à les adapter. C'est bien évidemment le cas de the Lost world. Ainsi, ce roman écrit par Michael Crichton en 1995, devrait fort logiquement voir ses ventes relancées par la sortie en salles du film homonyme de Steven Spielberg, le 22 octobre 1997. Et même si Jeff Goldblum à l'occasion de dire : « Sortir des dinosaures de cette île est la pire des idées dans l'histoire des mauvaises idées », une telle suite est forcément une idée fort lucrative pour certains.

Mais cette partie merchandising de l'iceberg Lost world ne doit pas cacher sa face immergée, celle qui se cache derrière la couverture illustrée par Chip Kidd. Car, sans attendre que Hollywood mette en chantier un second Jurassic park, le romancier nous livre sa version de l'aventure à venir. Il est cependant étrange de constater que ce deuxième roman du cycle des dinosaures se présente plus comme la suite directe du Jurassic park de Steven Spielberg [1], que comme la continuation logique du livre précédent.

En effet, de nombreux critiques avaient eu l'occasion de mettre en évidence la sous-utilisation patente du personnage de Ian Malcolm et de son interprète Jeff Goldblum. Il paraissait donc naturel que celui-ci devienne le véritable héros de la suite cinématographique de Jurassic park, tout comme de sa contrepartie romanesque. Il y avait cependant un léger obstacle à tout cela car, à l'inverse de Spielberg, Michael Crichton avait laissé son Ian Malcolm mourir des suites de ses blessures. De la même manière, il avait également permis au multimilliardaire John Hammond (interprété par Richard Attenborough) de quitter définitivement la scène, victime de son ambition démesurée. Mais un personnage de roman ne meurt jamais tout à fait. Aussi, à l'instar de certains de ses aînés, Sherlock Holmes en tête, Ian Malcolm renaît-il de ses cendres pour visiter un Monde perdu qui ne doit pas grand-chose à Sir Arthur Conan Doyle [2], si ce n'est son titre.

Autour de Ian Malcolm, Crichton recompose un paysage familier, celui de Jurassic park bien évidemment. On retrouve ainsi autour de Malcolm, l'indispensable personnage féminin (Sarah Harding), une paire de gamins (Kelly Curtis et Arby Benton) et le rival sympathique (Richard Levine), sans oublier quelques figures secondaires. Mais, comme de bien entendu, les véritables héros de ce livre sont les dinosaures, ceux du Site B d'InGen sur Isla Sorna, avec une mention spéciale au couple de tyrannosaures prêt à tout pour défendre l'un de ses rejetons.

De facture classique, ce Monde perdu est un véritable roman d'aventure. Il trouve un intérêt tout particulier dans les relations qui l'unissent à son adaptation cinématographique construite en parallèle. Un thème unique qui donne deux œuvres forcément différentes.

Notes

[1]  Petit rappel 1 : le scénario de Jurassic park, le film est cosigné par Michael Crichton et David Koepp. Par ailleurs, ce dernier est le seul scénariste crédité au générique de the Lost world, le film.

[2]  Petit rappel 2 : Sir Arthur Conan Doyle (1859-1930) est le créateur du célèbre détective de Baker Street : Sherlock Holmes. Il est aussi l'auteur des aventures du professeur Challenger, explorateur sans peur qui eut l'occasion de visiter un Monde perdu peuplé de dinosaures ayant survécu à l'extinction de la race. Ce roman a donné matière à deux adaptations cinématographiques, la première en 1925 sous la direction de Harry O. Hoyt, la seconde mise en scène par un Irwin Allen en panne d'inspiration, en 1960.