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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 8 la Huitième fille

Keep Watching the Skies! nº 8, juillet 1994

Terry Pratchett : la Huitième fille

(Equal rites)

roman de Fantasy ~ chroniqué par Sylvie Denis

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Présente-t-on encore Terry Pratchett ? Je suppose que oui, puisque l'Atalante publie le troisième volet des Annales de l'Anneau Monde, alors que de l'autre côté du Tunnel, notre homme en est au quinzième volet de son entreprise, et je ne mentionne pas les livres pour enfants (tout à fait lisibles, même si on a dépassé la date limite) et d'autres romans en collaboration. N'oublions pas de mentionner des adaptations audio de ses œuvres, des graphics novels, un livre consacré à la cité d'AnkMorpok, un disque, et un fanzine pour lui tout seul (the Wizard knob : the Terry Pratchett magazine — John Penney et David Baxter — TWK Subcriptions — Spinneys — Post Office Road — Woodham Mortimer — Maldon — Essex CM9 6SX — U.K.). La totale, quoi ! Si bien qu'on pourrait croire que notre homme est du genre à pondre des décalogies pleines d'elfes et de licornes.

Il n'en est rien. La Huitième fille marque au contraire l'apparition dans l'univers pratchettien de personnages de plus en plus humains, et d'une thématique plus vaste. Comme l'annonce la première page, c'est un livre sur la magie, c'est-à-dire sur la façon dont ceux qui pratiquent telle ou telle forme de magie voient le monde. Et c'est un livre sur le sexe, et sur les difficultés de le pratiquer ou pas. Le reste : situations incongrues, personnages pittoresques, allusions, jeux de mots, etc., ne se résume pas, il se savoure.

Il m'est impossible de donner un avis sur la traduction : seul un lecteur dont la mémoire ne serait pas encombrée par le texte anglais pourrait dire si quelque chose s'est perdu dans la transposition d'expressions anglaises en énoncés français dont le potentiel de déclenchements de rire ne peut être que moindre. Mais j'ai confiance : Pratchett ne fait pas seulement rire avec des jeux de mots. Il aime son monde, il aime ses personnages et il les fait aimer au lecteur. Si, une fois accroché, on ne peut pas s'arrêter, c'est pour une raison bien simple : Pratchett écrit le genre de livres qui aident à supporter le monde et l'humanité, et par les temps qui courent, ce n'est pas rien.