KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Armand Cabasson : la Dame des MacEnnen

roman de Fantasy, 2008

chronique par Jérôme Charlet, 2009

par ailleurs :

Lorsque l'Ange Porteur de Lumière s'est rebellé contre Dieu, il y eut la guerre aux Cieux. Certains Anges se rangèrent auprès de Lucifer, d'autres prirent place auprès de Dieu. Et certains ne firent rien. Dieu fut vainqueur, les Renégats furent précipités aux Enfers. Et les Neutres furent déchus également, et envoyés sur Terre. Pour devenir le peuple de faërie.

Ceci mis en place, vous comme moi, nous savons d'ores et déjà être en présence d'un de ces romans qui réinventent la roue. Et c'est hélas bien le cas… Longues mises en place pour amener des idées convenues (je pense surtout justement à cette introduction, longue avant d'arriver à l'histoire proprement dite, et qui ne propose que des concepts vus et revus), non-utilisation de toutes les implications des idées soulevées (pour quelle réelle raison n'y a-t-il pas plus de relations entre ces fées-anges-sur-la-Terre ? qu'est-ce que tout ça implique vraiment ?).

Sans compter que l'introduction parcourt allègrement les siècles et les siècles, pour soudain poser le roman lors de la Guerre des Roses, un peu comme un cheveu sur la soupe. Si cette Dame des MacEnnen est présente sur Terre depuis des éternités, pourquoi cette époque-là plutôt que toute autre ? Sinon pour servir le romancier plutôt que l'histoire du roman…

Sans compter encore l'aspect un peu bancal de la construction, les courts chapitres qu'on aurait aimés plus nerveux — et soudain, au détour de je ne sais quoi, l'un d'eux qui triple de volume.

Même la lutte finale de cette Dame des MacEnnen, qui met en jeu la belle question de la liberté (qui, comme le dit si bien Philip K. Dick, est la capacité à être un grain de sable dans le rouage), et qui pourtant constitue les plus belles pages du volume, n'emporte pas l'affaire.

Bref, ce court roman n'est pas fondamentalement désagréable. Vraiment pas. Mais il est sans réel intérêt. Peut-être est-il trop long ou trop court. Il aurait fait une novella assez sympa (si toutes les évidences étaient gérées comme telles) ou un excellent pavé historique plein de bruit et de fureur.

Mais pour le coup, à sa taille, il n'est qu'une lecture de vacances qui peut être sympa, mais pas franchement plus.

Jérôme Charlet → Keep Watching the Skies!, nº 62-63, juillet 2009

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