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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 46 Détectives de l'impossible

Keep Watching the Skies! nº 46, janvier 2003

Stéphane Nicot : Détectives de l'impossible

anthologie de Science-Fiction & de Fantastique ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Où les lecteurs de tous bords reconnaîtront la patte d'un Nicot très éclectique et qui ici rassemble de l'Espagne à l'Amérique en passant par l'Allemagne et l'Italie, sans oublier la France. Antho qui comme l'on dit ratisse large et présente un bon éventail de talents — même si tous ne sortent pas grandi de la confrontation aux autres — et une assez bonne dose d'humour dont on regrette qu'elle manque à certains. Disons pour simplifier que je ne vous parlerai que des textes que j'ai aimés.

Le texte des Belmas, primé à juste titre pour sa force et son intensité dramatique, je pense que c'est le genre de ceux que l'on “s'empresse” d'oublier mais qui revient comme une petite musique lancinante. Un peu comme celui de Daniel Mares dont la finesse — bien rendue par une traduction digne d'éloges — laisse augurer un bel avenir pour les vieux si les jeunes leur portent un tel intérêt. Un texte réussi et sans complaisance sur l'art d'être un vieux lucide. Voilà pour mes deux préférés.

Départager les autres est plus délicat ; surtout quand vous acceptez le Bisson pour son idée d'examen de passage plus que pour sa forme — à la manière de… Chandler/ Hammett un peu raté — et le Jonas Lenn plus pour sa forme réussie — à la manière des autres — que pour son idée un peu banale, et que les quatre derniers textes de votre sélection : "un monde vierge", d'Andréas Eschbach, "la Profession insipide de Jonathan Hornebom" de Jonathan Lethem, "le Petit réveil" de Jean-Pierre Hubert et "l'Enlèvement de la reine des feys" de Michel Pagel vous semblent relativement inclassables ou tirant l'idée de base à eux comme une vulgaire couverture [1]. L'Eschbach n'est pas original mais grinçant, le Lethem et le Hubert dérivent vers le surréalisme ; le premier le fait avec un sérieux qui, étrangement, passe bien ; le deuxième avec un humour presque palpable. Quant au texte de Pagel, qui oscille, sans hésitation, entre humour et imitation du style “ringard”, “nanard” et autre “blaireau”, il parvient — du moins à mes yeux et pour mon plaisir — à garder son équilibre… et c'est un des plus longs.

Huit textes sur quinze, sans compter ceux qui ont des qualités certaines (Wagner et Goonan) mais qui ne sont pas parvenus à soulever mon enthousiasme, on peut dire que c'est une bonne antho. On s'étonnera sans doute de ne pas voir relevés les deux auteurs de Polars venus ici s'encanailler en bonne compagnie, mais Daeninckx se trompe — pour une fois ?! — de dénonciation et de réalité ; quant à Pouy, qui n'a plus rien à prouver, on l'a connu plus inspiré. Pour ce qui est de l'autre européen qui part de la même actualité que Daeninckx (le 11 septembre 2001) peut-être fait-il sourire au pays de Berlusconi avec un tel texte, j'avoue qu'ici il me laisse indifférent

Notes

[1] À ce propos, j'espère que vous avez bien vu le robot.

››› Voir autre chronique du même livre dans KWS 44.