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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 44 l'École des assassins

Keep Watching the Skies! nº 44, août 2002

Ugo Bellagamba & Thomas Day [Gilles Dumay] : l'École des assassins

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Philippe Paygnard

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Annoncé en novembre 1999 dans les pages d'Aventures lointaines 01, le manga littéraire d'Ugo Bellagamba (alias Michael Rheyss) et de Thomas Day a finalement vu le jour en 2002. L'École des assassins est la toute première collaboration de l'auteur de "l'Apopis républicain", fort intéressante uchronie, et de cet inclassable romancier qu'est Thomas Day.

Sous ce double parrainage, l'École des assassins entraîne le lecteur dans un futur proche, en 2023, où Hong Kong redevenu chinois est plus encore qu'aujourd'hui dédié au commerce et aux affaires, même si celles-ci ont tendance à tourner à la guerre économique et industrielle. Dans ce décor digne d'un roman cyberpunk, Day et Bellagamba placent des personnages hauts en couleur que l'on pourrait croire sortis d'un comic book ou d'un manga. Leurs héros ont pour nom Ryu l'Acrobate, Cassandre ou Terri le Phénix et possèdent des capacités hors du commun. Ce sont eux les assassins du titre. Enfants, ils ont été enlevés de force à leurs familles, certains ont même été créés artificiellement. Grâce à un entraînement sévère et à la magie de la nanotechnologie, ils se sont transformés en véritables bêtes de guerre. S'ils avaient été du bon côté, ces assassins auraient pu sans peine rivaliser avec les super-héros au cœur pur des comic books américains. Mais ils appartiennent corps et âme au service de sécurité de la société Voyager Concept dirigé par Marion Strauss. Pourtant, l'un de ces assassins a échappé à l'emprise de ses maîtres. L'enseignement de son mentor Jon Hokaï a permis à Peter le Samouraï d'éviter l'endoctrinement de Strauss. Seul contre tous, il se dresse contre Strauss et Voyager Concept, parvenant à faire des adeptes parmi ses anciens condisciples. Son combat sans merci ne peut se terminer que par sa propre mort ou celle de Strauss entraînant avec elle la destruction de Voyager Concept.

Écrit à quatre mains, l'École des assassins est un roman vif et enlevé, que l'on dévore en quelques heures. On y retrouve bien évidemment la fureur d'écrire de Thomas Day et on découvre une situation historico-politico-économique complexe certainement conçue par Ugo Bellagamba. Au vu du résultat, cette première collaboration semble s'être bien passée. Et, même si Thomas Day l'a décrite en ces termes : « En gros : moi, l'action, lui, la réflexion », lors d'une interview  [1] , il est certain que le duo a suffisamment bien fonctionné pour nous offrir un livre qui procure un véritable plaisir de lecture. Un de ces petits plaisirs qui n'ont rien de honteux. D'autant qu'il ne manque pratiquement rien pour que ce coup d'essai ne se transforme en coup de maître. En mêlant de nombreuses influences qu'ils ne renient aucunement, tout au contraire, Day et Bellagamba ont su créer un univers bien à eux. On peut simplement regretter que ce roman soit un peu trop bref et qu'il ne permette pas d'explorer plus à fond la personnalité de certains personnages. Il en est quelques-uns que l'on aurait aimé voir vivre plus longtemps au lieu de les croiser si vite. Et, si Thomas Day et Ugo Bellagamba en sont d'accord, il est certain qu'il y a, dans ce roman, matière à une suite.

Notes

[1]  "Thomas Day : regard d'auteur sur le jeu vidéo", entretien avec Cécile Lando pour PlayStation 2 magazine nº 61 de février 2002.