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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 26 éditorial

Keep Watching the Skies! nº 26, novembre 1997

Éditorial

par Pascal J. Thomas

KWS n'est pas un personalzine, mais j'ai de plus en plus envie de suivre l'exemple d'Andrew Porter dans Science fiction chronicle — non, pas de faire un mensuel qui sort deux fois par an, mais plutôt de raconter mes malheurs en guise d'éditorial, comme excuses aux évidentes insuffisances du produit. Rassurez-vous pourtant : cette fois-ci, je vous le livre en retard, mais j'ai pitié de vous : il n'est pas double. Dites-vous cependant qu'un prochain numéro sortira, hum, Vraiment Très Bientôt, et qu'on y lira certainement des chroniques de la plume de Datso, Gaillard, Thomas, Vial, sur des livres d'Albert-Weil, Aubry, Bouchard, Brunner, Dutourd, Pelot, Petrovitch, Reouven, Resnick, Saberhagen — et d'autres.

Des douze mois qui viennent de s'écouler, j'en ai passé cinq au Việt Nam, en deux séjours distincts (hiver 96-97 et été 97) entre lesquels j'ai réussi à sortir deux numéros de KWS (valant trois). Ne me demandez pas de raconter le pays : j'ai besoin de respirer, à tous les sens du terme — maintenant, rien ne vous interdit de lire attentivement mon œuvre critique : je m'y laisse là aussi aller. Ce qu'il importe de savoir, c'est que j'ai ramené du pays deux acquisitions importantes : une héritière et une agrafeuse.

Passons sur la première, qui nous a coûté force temps et argent — les dictatures policières ayant le chic pour rançonner leurs sujets, même si c'est le fait des échelons inférieurs du système de pouvoir —, et se manifeste dans ma vie par le mitage des nuits et l'occupation de l'espace sonore. On lui reconnaîtra des qualités : le désir irrépressible de s'emparer du contenu de l'assiette de ses parents, et du clavier du Macintosh de son père. Rédacteur en chef intègre et adversaire de tout népotisme, je me suis néanmoins interdit d'accepter la moindre de ses contributions, préférant attendre, par exemple, qu'elle apprenne à parler avant de commencer les discussions avec d'autres éditeurs.

L'agrafeuse, elle, ne m'a coûté que l'équivalent de deux dollars, et vient de la Chine voisine. Elle présente l'avantage incomparable du silence et de la docilité (relative), ajoutés à la capacité de rotation de sa tête qui lui permet d'accrocher le milieu des feuilles A4 en dépit de sa taille modeste. Avec un peu de chances, certains lecteurs de KWS recevront donc dans leur boîte à lettres un produit quelque peu plus fini qu'à l'accoutumée. Quant au contenu, hélas, il dépend de la qualité du cerveau de mes collaborateurs, qu'un coup d'agrafeuse ne saurait améliorer aussi simplement ; nos lecteurs irascibles, mais au fond d'eux-mêmes bien sympathiques, voudront donc bien cette fois encore leur pardonner, ou nous faire part de leurs remarques par lettre : nos colonnes leur sont largement ouvertes.