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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 13-14 le Labyrinthe de chair

Keep Watching the Skies! nº 13-14, juillet-août 1995

Laurent Genefort : le Labyrinthe de chair

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Jean-Louis Trudel

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Pourvu d'une préface signée Stefan Wul, ce roman lance une nouvelle série d'aventures, si je me souviens bien du dernier communiqué du Fleuve Noir. D'ailleurs, il faut reconnaître que le Fleuve Noir joue le jeu pour faire mousser un de ses auteurs les plus prometteurs. Illustration de qualité par un artiste que je ne connaissais pas, J. J. Chaubin ; préface de Wul, qui demeure une valeur sûre dans le paysage SF français ; mention en quatrième de couverture que le livre est de l'auteur d'Arago, lauréat du Grand Prix de l'Imaginaire 1995. Le paquet est mis pour appâter le lecteur et faire valoir le livre, et à juste titre.

Comme l'indique la mention "Space", il s'agit de l'histoire d'une planète autant que des personnages, comme dans Arago ou les Chasseurs de sève. Ce n'est donc pas de la SF technologique, comme dans Rézo ou la Troisième lune. Lorin est le protagoniste d'une série d'aventures des plus classiques qui l'amèneront à traverser le continent habité d'une planète exploitée par des multimondiales. Il a pour partenaire son jeune frère Diourk, très attaché aux us de sa tribu, et il a pour compagne la belle Soheil. Les deux hommes appartiennent à la tribu des pêcheurs, qui ont adopté un mode de vie anti-technologique mais récupèrent les fragments de machines détruites pour commercer avec les représentants des multimondiales. Soheil appartient à la tribu des tailleurs de sel, également primitive.

Lorsque débute l'histoire, le cadre de la vie de Lorin, à qui on a tatoué un labyrinthe de chair sur le visage, semble immuable. Les mythes et tabous de la tribu gouvernent leur vie à tous. Mais, un jour, il faut partir pour s'établir ailleurs. Cependant, Lorin — puni par le chef pour avoir enfreint la loi — et Diourk restent sur place le temps que la punition de Lorin s'achève. Dès lors, ils devront se servir du labyrinthe de Lorin pour retrouver la tribu et ils s'embarrasseront de Soheil, exclue de sa propre tribu.

Leurs aventures subséquentes reprennent certains éléments déjà utilisés par Genefort (dans Les Chasseurs de sève, par exemple), mais cela sert peut-être à mieux souligner certaines parentés lointaines aux niveaux génétique et historique entre les planètes mises en scène. Comme d'habitude, il y a aussi la présence récurrente de Case, cette fois sous un avatar humain.

Le tout est fort alertement mené, et rappelle certains romans de Pelot ou Grimaud. C'est intelligent et lucide, mais il manque peut-être une certaine étincelle de génie (ou graine de folie). Un roman d'apprentissage bien ficelé qui se conclut sur une première illumination, en attendant de prolonger les aventures de Soheil et Lorin dans un autre livre.

Bref, recommandé, en attendant les suites.