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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 12 le Visiteur sans visage

Keep Watching the Skies! nº 12, mai 1995

Serge Brussolo : le Visiteur sans visage

roman policier/thriller ~ chroniqué par Micky Papoz

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Lorsqu'un auteur français met en scène un auteur américain qui écrit des romans de terreur, il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec celui qui vit dans le Maine et accouche d'énormes pavés avec la régularité d'un métronome.

Là s'arrête la ressemblance, si ce ne sont quelques clins d'œil, comme le labyrinthe végétal qu'on trouvait également dans Shining et le fait que Tanner Holt soit millionnaire en dollars, comme Stephen King. La trame du sujet peut se résumer en dix lignes, mais les rebondissements emplissent sans mal 248 pages.

La principale héroïne, Peggy s'occupait d'un vieille princesse russe qui la tyrannisait. Elle meurt et Peggy, accepte un poste de nurse. Le petit garçon est laid, vicieux, mal élevé, menteur et bourré de problèmes, à décourager toutes celles qui se sont occupées de lui auparavant. Ses parents semblent surtout attachés au petit dernier et Peggy comprend vite que sa mère veut éloigner l'aîné quand elle se trouve reléguée dans une autre aile de la demeure en compagnie du petit monstre qui, après tout, n'est peut-être pas si hypocrite que ça.

Qui peut vouloir assassiner un enfant et surtout pour quelle raison ? Peggy va s'efforcer de résoudre ces énigmes. Mais est-il possible de fouiller ainsi dans la vie des célébrités en restant soi-même intact ?

Un célèbre animateur de radio et de télévision gagne sa vie en s'écriant : “Mais, bon Dieu, consommez naturel, bouffez du français, c'est bon”, et de s'extasier sur les produits du terroir qui fleurissent sur les marchés. La même remarque m'est venue en lisant ce roman. C'est vrai que c'est bon de lire un excellent thriller français. Seul défaut : impossibilité de fermer le bouquin avant d'avoir dévoré la dernière ligne.

Ce roman est si visuel, les personnages si authentiques qu'on ne peut souhaiter qu'une chose à l'auteur : que son roman devienne un film. Ça fait démodé de s'extasier ? Tant pis. Il n'est pas plus idiot de se régaler de carottes primeurs que d'un excellent roman