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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 12 les Statues d'algues

Keep Watching the Skies! nº 12, mai 1995

Maurice Périsset : les Statues d'algues

roman fantastique et de Science-Fiction pour la jeunesse ~ chroniqué par Sébastien Cixous

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Alors que ses parents passent des vacances aux Seychelles, Cédric est resté aux Mureaux, la propriété familiale de Saint-Tropez. Ne goûtant que très peu le plaisir du shopping dans la cité du bailli de Suffren ou l'atmosphère enfumée des boîtes de nuit, l'adolescent décide de ne pas accompagner son frère et sa sœur aînée “en virée”. Allongé au bord de la piscine, le jeune garçon se remémore, le cœur empli de nostalgie, sa rencontre avec la douce Sophie, plus tôt dans la matinée.

Quelques événements fâcheux viennent pourtant tirer Cédric de sa paisible rêverie. Tandis qu'un trio d'évadés d'un centre de rééducation s'introduisent dans la villa et le séquestre, d'étranges nuages noirs s'amoncellent au dessus de la propriété. Des algues rampantes ne tardent pas à sortir de la piscine, recouvrant tout et menaçant de transformer les jeunes gens en statues. Complètement encerclés et privés de tout moyen de communication avec l'extérieur, ces derniers comprennent rapidement que seule la solidarité peut les sauver.

A mi-chemin entre le fantastique et la science-fiction, ce roman marque le retour de Maurice Périsset dans les contrées de l'imaginaire. La grande force de l'auteur consiste à ne pas confonde littérature pour la jeunesse et écriture bêtifiante. Dans un style à la fois soigné et accessible, il livre une “représentation du chaos” n'ayant rien à envier à celle de Haydn. Provoquant le malaise sans céder à la gratuité de l'horreur, Maurice Périsset nous conduit à un dénouement lors duquel les interrogations affrontent les certitudes.

Loin de prendre les ados pour des idiots, l'auteur offre une excellente initiation aux univers fantasmatiques du fantastique moderne, et les jeunes apprécient puisque Les statues d'algues vient de se voir attribuer le “Prix des 1000 jeunes lecteurs”. N'est-ce pas ce qui s'appelle mettre dans le mille ?