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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 7 l'Onguent admirable

Keep Watching the Skies! nº 7, mars 1994

Scotch Arleston & Jean-Louis Mourier : l'Onguent admirable (les Feux d'Askell – 1)

bande dessinée de Science-Fiction ~ chroniqué par Éric Vial

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Faut-il des raisons ici pour parler BD ? Si oui, il suffira de dire qu'il s'agit du premier album d'une série qui vogue entre l'héroïque fantaisie — mais sans sortilège — et de la S.-F. tendance Vance. Qu'on y trouve une planète manifestement étrangère, un système économique et social juste esquissé mais cohérent, des bestioles fort antipathiques. Que le tout est réalisé, côté dessin avec un mélange de gouache et de talents à part égale. Que le scénariste (S.A.) est un vieux copain. Que l'héroïne a un beau cul. Mais ces derniers arguments sortent un peu du sujet.

Résumons. Un océan, un archipel, des bateaux. Une île où l'on produit un onguent qui cicatrise rapidement les pires plaies. Des prêtres le produisent, et le vendent aux quatre familles qui dominent l'île. Ajoutez un mercenaire musculeux, un lanceur de couteaux volontiers assassin, un poète et dramaturge très ennuyeux, une manieuse de fouet, par ailleurs danseuse plus ou moins nue — vous ai-je dit que l'héroïne a un beau cul ? Le lanceur de couteaux a quelques ennuis pour avoir voulu voler la recette de l'onguent. Ce que n'aiment pas les prêtres. Et pour avoir trucidé l'un d'iceux. Ce qu'ils aiment encore moins. Il s'embarque avec les autres. Tous se font coincer. Procès. Condamnation aux galères. C'est-à-dire aller chasser l'énorme bestiole dont une petite partie sert de base à l'onguent. En bateau et sur d'autres sympathiques bestioles, façon mustang de rodéo marin, dont la couverture donne une idée. Et avec, dans l'estomac, endormie par une potion magique, une autre bestiole, un alien format poche qui interdit toute évasion. C'est tout. La suite dans le deuxième épisode, dans quelques mois.

Pourquoi raconter tout cela ? Pour le plaisir. Pour vous donner envie de feuilleter. Ce qui vous donnera envie d'acheter. Parce que l'histoire, bien ficelée, est prétexte à dialogues goguenards. À prouesse à la gouache. À travail soigné côté navires et déploiement d'imagination côté bestioles. À dépaysement. Et à exhibition de l'anatomie de l'héroïne qui, bien que — voir plus haut —, n'a pas que cette partie de son anatomie d'intéressante. Et ce n'est pas le critique qui est obsédé, mais les auteurs. Ce qui, en dehors de leurs autres qualités, devrait faire leur succès. Auprès des adolescents, pour le coup. Ad augusta, per augusta, si l'on peut dire.