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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 5 Roll over Amundsen – 2

Keep Watching the Skies! nº 5, octobre 1993

Jean-Claude Dunyach : Roll over Amundsen

roman de Science-Fiction ~ chroniqué par Éric Vial

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Dunyach or not Dunyach ? On est loin des sableurs de nage, des “autoportraits” à faire baver un psy amateur, ou de l'univers tout à la fois familier, évident et pourtant si loin du quotidien d'Étoiles Mortes. Là, on se croirait chez Wagner. Et il y a quelques années, avec rockloubs à tous les étages.

On ne s'en plaint pas, pourtant. On marche dans cette histoire de musicien très cintré, sévissant dans un univers post-atomique où l'on cyborguise les cadavres pour en faire des terrassiers ou des figurant-musiciens. On marche dans les bons vieux démêlés avec l'impresario. Dans les scènes de polar noir recyclées au futur. Bref, dans ce qui fait du bouquin l'équivalent d'un téléfilm tout ce qu'il y a de plus acceptable, et que la télé ne montrera d'ailleurs jamais : le musicien couverture d'une expédition contre des bases militaires adverses, les doublages et contre-doublages, la poursuite des filous, les rencontres variées — le monde est un village, surtout après que les radiations en ont quelque peu restreint la population —, tout ça…

En prime, parce que, tout de même, c'est Dunyach, quelques clins d'œil. Même si la dénommée Wildy ne semble pas explicitement helvète. Les fans apprécieront, les autres ne seront pas gênés. Et quelques décors saugrenus, car les bases militaires suscitées se trouvent au pôle sud, d'où des scènes entre le croquignolesque et l'usshuaïesque. Et surtout, par-ci, par-là, des phrases façon « curieux que les musiciens aussi compétents aient pu croire qu'un violoniste puisse être comestible », ou « Que le monde serait beau, vu de l'intérieur d'une Rolls ».

Bref, la dernière cuvée de Dunyach n'est sans doute pas un grand cru, mais c'est du Dunyach. Autant dire que ça se laisse lire. Et très agréablement. Comme on regarde un Columbo tourné par Spielberg, par exemple.

Notes

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