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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 1 la Nuit du forain

Keep Watching the Skies! nº 1, mai 1992

Dean Koontz : la Nuit du forain

(the Funhouse: carnival of terror)

roman fantastique ~ chroniqué par Micky Papoz

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L'excellente collection "Terreur" dirigée par Patrice Duvic, a livré le septième roman d'un auteur dont la plupart des titres précédents auraient pu se classer avec aisance dans une collection S.-F., de par les thèmes abordés. Mais voilà, Koontz n'est pas un auteur de S.-F. Il aime, comme Stephen King — en tirant toutefois un peu moins à la ligne — jouer sur les nerfs de ses lecteurs en les convainquant qu'ils tiennent entre leurs mains un roman d'épouvante — mis à part Midnight paru chez Albin Michel, où Koontz a tellement dilué les descriptions de ses personnages, qu'on arrive à perdre le fil de l'intrigue. Mais là encore, l'astucieux auteur livre en guise de conclusion, des explications scientifiques. Lisez ou relisez Chasse à mort, paru chez J'ai lu, la Peste grise, chez Presses Pocket, ou la Nuit des cafards réédité avec une centaine de pages supplémentaires.

Koontz n'a pas écrit ici du “vrai” Fantastique — surnaturel — comme le prisent certains amateurs du genre.

Dans la Nuit du forain, aucun commentaire final n'arrive à point, afin d'élucider pourquoi Conrad, le forain, n'engendre que des monstres sanguinaires et dont l'aspect physique n'a rien à envier aux pires créatures peintes par Jheronimus Bosch. Bien sûr, Conrad parle d'un pacte moral avec le Diable ; il dit que son fils est l'Antéchrist et va régner sur Terre… Mais comme chacun sait que Conrad est un malade violent, ne cherchant qu'à se venger de sa première compagne qui a tué leur monstrueux enfant, il n'est pas difficile de penser que le forain est davantage un psychopathe présentant une grave névrose, qu'un être ayant passé un contrat avec les forces du mal dont il se réclame !

Son fils n'a pas été vomi par le néant. Ce n'est pas une entité, mais un être humain, mis au monde par une femme tout ce qu'il y a de plus normale. La créature est donc humaine, comme son père et sa mère, et nulle messe noire n'a été célébrée — comme dans un Bébé pour Rosemary — pour bénir sa procréation.

La passion du monstre est de violer puis de tuer. Son père le protège et se débarrasse des encombrants cadavres, abandonnés par le fiston, rassasié de chair et de sang.

Un excellent Koontz puisque — justement — est évité le banal piège d'occultes élucidations. Et puis, comme les Koontz finissent toujours très bien pour les sympathiques protagonistes et que les méchants sont — en/par principe — punis, dévorez ce bouquin sans aucune crainte ! Et tremblez : C'est haletant !

Style toujours parfait. Remarquables descriptions des différents personnages. La fête foraine est si vraie, qu'on croit sentir l'odeur des gaufres et des pommes d'amour cuisant dans le caramel.

À quand le prochain Koontz ?