Articles de Gérard Klein

"Ailleurs et demain" : bientôt trente-cinq ans d'avenir

historique d'une collection, 1969-2003

article de Gérard Klein

par ailleurs :

En novembre 2003, "Ailleurs et demain" entrera dans sa trente-cinquième année. Le moment n'est peut-être pas encore venu de postuler pour le Livre Guinness des records, mais patiemment on s'en approche.

la Genèse

"Ailleurs et demain", la collection de Science-Fiction de référence, est née d'une rencontre fortuite entre Robert Laffont et Gérard Klein, en février ou mars 1969. Mais comme on sait, il n'y a pas de hasard et cette histoire avait commencé longtemps auparavant. Robert Laffont déjeunait, ce lundi-là, dont le chiffre exact est perdu, tant pis pour les historiens, avec Jean-Pierre Mocky dans un restaurant de la rue des Canettes où se réunit tous les lundis la fine fleur de la Science-Fiction de France. C'est ce qu'on appelle dans les milieux autorisés le Déjeuner du Lundi : il existe depuis près de cinquante ans, ce qui en fait une des plus anciennes institutions littéraires françaises vivantes.

Des années auparavant, en 1963, j'avais travaillé avec Mocky sur l'adaptation d'un roman de Jean Ray, la Cité de l'indicible peur, et nous étions devenus amis. Jean-Pierre Mocky, sachant que j'essayais depuis des années de créer une collection de Science-Fiction à la hauteur de mes exigences, littéraires s'entend, suggéra à Robert de me recevoir en lui assurant que j'étais un « type sérieux ».

La semaine suivante, j'allais voir Robert Laffont. En vingt minutes, la messe fut dite. Il me donnait carte blanche. Quelques jours plus tard, je reçus une lettre-contrat d'une simplicité désarmante. Elle tient toujours. L'aventure d'"Ailleurs et demain" commençait. Il y eut, comme il se doit dans toute aventure, des hauts et des bas mais Robert Laffont m'accorda toujours sans réserve son soutien et ses encouragements. Il aimait, a aimé et aime la plupart des livres que je publie et s'il est arrivé (rarement) qu'il n'aime pas et qu'il me le dise, il n'est jamais intervenu dans le choix des titres. Je lui voue, pour ces trente-cinq années d'édition et pour bien d'autres choses que nous avons réalisées ensemble, une reconnaissance au moins galactique.

Comme je l'ai dit déjà, cette histoire avait commencé longtemps auparavant. Pendant les années 1950, la Science-Fiction avait connu en France une sorte de renaissance appuyée sur la création de revues, Fiction et Galaxie, et de collections prestigieuses, comme "Présence du futur" chez Denoël, "le Rayon fantastique" chez Hachette et Gallimard, et, sur un registre plus populaire, "Anticipation" au Fleuve noir. J'ai publié pour ma part nouvelles et romans dans toutes ces revues et collections.

Mais durant les années 1960, patatras, la plupart de ces supports disparurent ou s'étiolèrent pour des raisons qui avaient peu à voir avec un marché en pleine expansion. Vers 1963, il ne restait presque rien. Je fis le tour de la place parisienne dans l'espoir d'intéresser un éditeur. En vain, jusqu'à cette rencontre… Je n'avais guère alors le désir de devenir éditeur mais seulement celui de voir publiés des écrivains que j'admirais et de redonner aux meilleurs des auteurs français un véritable débouché.

L'histoire avait en réalité commencé bien plus longtemps encore auparavant. Car comment devient-on un amateur puis un auteur et finalement un éditeur de Science-Fiction ? Cette dernière activité finit du reste par vous empêcher et d'en lire et d'en écrire, ce que je suis, en ce qui me concerne, le premier et sans doute le seul, à déplorer.

À dire vrai, j'ai commencé très tôt. Probablement vers six ou sept ans en lisant le Monde perdu d'Arthur Conan Doyle, qui a déclenché chez moi de surcroît un goût prononcé pour les reproductions de dinosaures. Puis en dévorant tout ce qui me tombait sous la main dans le domaine (sans négliger d'autres lectures, plus classiques) jusqu'à ce que naissent à partir de 1953 les revues et collections précitées.

La passion pour l'avenir est principalement masculine (sans doute guère plus de 20 % de lectrices, et c'est dommage, mais celles-là sont exigeantes et fidèles), précoce et s'accompagne d'une forte assuétude. Il y a donc près de soixante ans qu'elle exerce sur moi ses ravages.

Mais qu'est-ce que cette littérature qui suscite tant de passions, du rejet méprisant à l'adhésion fanatique ? Je ne chercherai pas à définir ici la Science-Fiction, à supposer que cela soit possible. Je me contenterai de dire qu'elle a à voir avec la science, avec les images de la science, avec la magie de la science et de la technique, magie rationnelle, reproductible, compréhensible pour peu qu'on s'en donne la peine, et qui n'a pas cessé, et ne cessera pas, de transformer notre univers quotidien depuis plus d'un siècle.

Science et fiction, les deux mots semblent incompatibles à certains. La science ne dresse-t-elle pas le catalogue de ce que l'on sait de façon définitive et irréfutable ? Et la fiction n'est-elle pas, à l'opposé, le domaine du désir fantasque où tout semble possible, y compris le moins vraisemblable ?

Eh bien, ce n'est pas si simple. La science propose des vérités provisoires et lacunaires, des sortes de fictions pratiques certes soumises à des contrôles rigoureux. La fiction peut se lancer à l'assaut de l'avenir à partir des possibles que lui suggère la science, en s'octroyant les libertés de l'imaginaire. Elle fait preuve parfois d'une étonnante pertinence prospective. Mais son objet essentiel, comme celui de tout art, est de distraire, de déranger, de faire réfléchir, dans des proportions variables.

Mon goût personnel pour la Science-Fiction est enraciné dans une fascination, parfois enthousiaste, parfois inquiète, pour les résultats et les effets de la science. Et quelle autre littérature que celle de Science-Fiction accorde à la science et à la technique la place que tout simplement elles occupent dans notre monde contemporain qu'elles bouleversent en permanence ?

le Projet et son destin

Mon propos en créant "Ailleurs et demain" était de constituer une collection de Science-Fiction de haute qualité, de belle présentation, dont les auteurs et les traducteurs soient convenablement rémunérés.

Première incongruité donc, un format et un prix de vente qui s'éloignaient de la présentation poche et bon marché généralement adoptée et rejoignaient celle d'un livre “normal”. Question de dignité, comme je l'ai souvent dit, mais aussi d'équilibre économique.

Deuxième incongruité, un titre bizarre que j'eus un peu de mal à faire accepter. Apparemment, il est entré dans les mœurs, voire dans la légende, au point d'avoir été quelque peu cannibalisé par des collègues au vocabulaire limité.

Troisième incongruité, le choix d'une présentation métallisée dont on m'assura aussitôt qu'elle était techniquement impossible à réaliser : nous l'utilisâmes vingt-deux ans grâce à l'ingéniosité de chefs de fabrication qui résolurent avec brio les problèmes techniques. Et si finalement nous avons dû en changer, c'est parce que son coût devenait prohibitif.

Bref, toutes les conditions de l'échec étaient réunies. Ce fut un succès.

Quelques singularités de la Science-Fiction

La direction de cette collection puis plus tard une collaboration élargie avec les éditions Robert Laffont m'ont appris quelques petites choses. C'est qu'un éditeur ne doit être ni (trop) joueur, ni (trop) calculateur. Le joueur dilapide ses chances et le calculateur les laisse passer. Dune était un pari, Hypérion fut presque un coup de poker, Rupture dans le réel et ses suites demandèrent pour le moins une certaine audace. Je n'ai pas eu de raisons de les regretter, bien au contraire.

Une autre chose importante, c'est que la Science-Fiction ne fonctionne pas comme la littérature dite générale. Elle ne comporte pratiquement aucun best-seller, c'est-à-dire des ouvrages de vente massive et d'oubli rapide, mais elle compte nombre de long-sellers (la distinction est de John Brunner). Si vous étudiez les meilleures ventes sur la longue période ou même sur l'année dernière, toutes collections confondues, vous vous apercevez que nombre des titres qui marchent le mieux ont quarante ou cinquante ans. Ainsi, par exemple, les Chroniques martiennes de Ray Bradbury, qui ont plus de cinquante ans, les Fondations d'Isaac Asimov de même ancienneté, et, bien entendu, Dune de Frank Herbert qui a près de quarante ans. Ces livres ont tous démarré petitement puis ont vu leur audience s'élargir considérablement avec les années. Le même phénomène est patent pour les œuvres de Philip K. Dick, un auteur américain que j'ai été le premier à découvrir en France bien avant "Ailleurs et demain", dès 1957.

Parlons de Dune, justement. Il nous a fallu sept ou huit ans pour atteindre chez Laffont les dix mille exemplaires. Aujourd'hui, toujours chez Laffont, les cent vingt mille exemplaires sont dépassés. Et toutes éditions confondues, le chef-d'œuvre de Frank Herbert doit friser le million d'exemplaires et avoir passionné plus de trois millions de lecteurs.

Bien entendu, tous les livres n'atteignent pas ces sommets. Il ne suffit pas d'attendre. Et il en est d'excellents qui sont demeurés dans une ombre relative. Mais le domaine de la Science-Fiction se constitue progressivement ses classiques et ceux-là sont assurés de la pérennité. Beaucoup des autres aussi du reste. Ils se vendent lentement mais régulièrement. La longévité des bons titres est aussi attestée par leurs reparutions régulières en éditions de poche pendant des décennies. C'est donc dans le temps et avec le temps qu'il faut compter. Bref, il faut savoir être patient.

les Grandes étapes de la collection

Je suis évidemment le moins bien placé pour dire si mes ambitions premières ont été satisfaites. Je laisse ce soin aux critiques et bientôt aux historiens. Mais je peux tout de même revenir sur les grandes étapes de la collection et signaler les principaux prix qu'elle a reçus, en tant que collection, ou au travers des ouvrages publiés.(1) Tous les titres que je juge importants n'ont pas été ici recensés, et ceux qui ont obtenu des prix, s'ils sont toujours excellents, ne sont pas forcément ceux que je préfère, mais cette liste donnera au moins une idée du chemin parcouru.

  • 1969 — Création avec la parution du Vagabond de Fritz Leiber (Hugo 1965)
  • 1970 — Parution de Dune (Hugo 1966, Nebula 1965) de Frank Herbert ; d'Ubik de Philip K. Dick ; d'En terre étrangère (Hugo 1962) de Robert A. Heinlein ; apparition de la série "Classiques" avec les Œuvres de Stefan Wul
  • 1971 — Ursula K. Le Guin : la Main gauche de la nuit (Hugo 1970, Nebula 1969) ; Norman Spinrad : Jack Barron et l'éternité
  • 1972 — John Brunner : Tous à Zanzibar (Hugo 1969, Apollo 1973, British Science Fiction Association 1970)
  • 1973 — Michel Jeury : le Temps incertain (Grand Prix de la Science-Fiction française 1974)
  • 1974 — Robert Silverberg : les Monades urbaines ; Philippe Curval : l'Homme à rebours (Grand Prix de la Science-Fiction Française 1975)
  • 1975 — Arthur C. Clarke : Rendez-vous avec Rama (Hugo 1974, British Science Fiction Association 1974, John W. Campbell Memorial 1974, Locus 1974, Nebula 1973) ; Ursula K. Le Guin : les Dépossédés (Hugo 1975, Locus 1975, Nebula 1974)
  • 1976 — Philippe Curval : Cette chère Humanité (Apollo 1977)
  • 1977 — Franz Werfel : l'Étoile de ceux qui ne sont pas nés
  • 1978 — Yves & Ada Rémy : la Maison du Cygne (Grand Prix de la Science-Fiction Française 1979)
  • 1979 — Philip José Farmer : le Monde du fleuve, début de la série du Fleuve de l'éternité (Hugo 1972) ; Ursula K. Le Guin : le Nom du monde est forêt (Hugo 1973) ; Vonda N. McIntyre : le Serpent du rêve (Hugo 1979, Locus 1979, Nebula 1978) ; Michel Jeury : le Territoire humain (Rosny aîné 1980)
  • 1980 — Michel Jeury : les Yeux géants (Rosny aîné 1981) ; Robert Silverberg : le Château de Lord Valentin (Locus 1981)
  • 1981 — Robert Silverberg : Shadrak dans la fournaise (Cosmos 2000 1982)
  • 1982 — Suzy McKee Charnas : un Vampire ordinaire ; Michel Jeury : l'Orbe et la Roue (Apollo 1983, Cosmos 2000 1983)
  • 1983 — A.A. Attanasio : Radix (Cosmos 2000 1984) ; Emmanuel Jouanne : Nuage (Galaxie 1988) ; Gene Wolfe : l'Île du docteur Mort et autres histoires (Locus 1974, Nebula 1973)
  • 1984 — Brian W. Aldiss : le Printemps d'Helliconia, début du Cycle d'Helliconia (British Science Fiction Association 1983, John W. Campbell Memorial 1983) ; Jacques Sadoul : Histoire de la Science-Fiction moderne, troisième titre de la série "Essais"
  • 1985 — Philip K. Dick : Coulez mes larmes, dit le policier (John W. Campbell Memorial 1975) ; Frank Herbert : les Hérétiques de Dune (Cosmos 2000 1986) ; Michel Jeury : le Jeu du monde (Julia Verlanger 1986)
  • 1986 — Frank Herbert : la Maison des mères ; mort de Frank Herbert
  • 1987 — Gregory Benford & David Brin : Au cœur de la comète ; Michael G. Coney : la Grande Course de chars à voiles, prélude au Cycle du Chant de la Terre ; Prix Européen de Science-Fiction 1987 pour l'ensemble de la collection
  • 1988 — Lucius Shepard : la Vie en temps de guerre (Locus 1987, Nebula 1986)
  • 1989 — Greg Bear : Éon & Éternité, parties du Cycle de l'Hexamone ; Ian McDonald : Desolation Road (Locus 1989)
  • 1991 — Dan Simmons : Hypérion, début du Cycle d'Hypérion (Hugo 1990, Locus 1990, Cosmos 2000 1992)
  • 1992 — Iain M. Banks : l'Usage des armes, début du Cycle de la Culture ; Dan Simmons : la Chute d'Hypérion (Locus 1991)
  • 1993 — Orson Scott Card : Xénocide (Cosmos 2000 1994)
  • 1994 — Harry Harrison & Marvin Minsky : le Problème de Turing ; Vernor Vinge : un Feu sur l'abîme (Hugo 1993, Cosmos 2000 1995) ; Robert Reed : la Voie terrestre (Grand Prix de l'imaginaire 1995)
  • 1995 — Greg Bear : l'Envol de Mars (Nebula 1995)
  • 1996 — Neal Stephenson : le Samouraï virtuel (Grand Prix de l'Imaginaire 1997, Ozone 1997) ; Greg Egan : la Cité des permutants
  • 1997 — William Gibson & Bruce Sterling : la Machine à différences
  • 1998 — Stephen Baxter : les Vaisseaux du temps
  • 1999 — Peter F. Hamilton : Rupture dans le réel, début du Cycle de l'Aube de la nuit
  • 2000 — Brian Herbert & Kevin J. Anderson : la Maison des Atréides, début d'Avant Dune autour du Cycle de Dune
  • 2001 — Vernor Vinge : Au tréfonds du ciel (Hugo 2000) ; Greg Bear : l'Échelle de Darwin (Nebula 2001)
  • 2002 — Peter F. Hamilton : le Dieu nu, fin du Cycle de l'Aube de la nuit
  • 2003 — Lancement de la collection sœur, "Ailleurs et demain : la Bibliothèque"

La liste chronologique complète des titres publiés dans "Ailleurs et demain" et des prix qui les couronnèrent figure à la fin des volumes récents. Il suffit de la parcourir pour s'apercevoir que tous les grands auteurs du domaine, ou presque, y figurent et que la plupart y restent.

Ayant reçu en 1987 le Prix de la Société européenne de Science-Fiction, "Ailleurs et demain" a transformé profondément l'image du genre en France et le plus souvent fait l'événement dans ce domaine. Et continuera.

L'introduction, ces dernières années, de nouveaux écrivains comme, pour les Britanniques, Iain M. Banks, Greg Egan (à vrai dire australien), Stephen Baxter, Peter F. Hamilton, et pour les Américains, Dan Simmons, Greg Bear, Robert Reed, Vernor Vinge, Neal Stephenson, entre autres, en est le garant. Le seul regret de son directeur est de ne pas avoir encore retrouvé du côté français la grande veine des Michel Jeury, Philippe Curval et autres… Gérard Klein. Mais il s'y attelle dans la coulisse, et l'on espère des surprises.

La collection manifeste-t-elle des tendances fortes dans une littérature infiniment variée ? Ce n'est pas certain, mais elle a accompagné et soutenu la renaissance du grand space opera, avec Dan Simmons, Iain M. Banks, Vernor Vinge, Stephen Baxter, et maintenant Peter F. Hamilton tout en maintenant sa tradition d'exploration de l'avenir proche avec Greg Bear, voire intimiste avec Robert Reed, et résolument scientifique avec Greg Egan.

les Grands cycles de la collection

Une des caractéristiques de cette collection est le nombre de séries prestigieuses qui y ont été publiées. Ce n'était du reste pas mon intention car je redoute les cycles qui finissent par se répéter, lassent l'attention du lecteur et subissent l'attrition. Mais c'est d'eux-mêmes que certains cycles se sont imposés, quelques-uns se trouvant composés de romans indépendants situés dans le même univers. Voici les principaux dans l'ordre où ils sont apparus :

  • le cycle de Dune — Frank Herbert
  • le cycle de Hain — Ursula K. Le Guin (avec notamment la Main gauche de la nuit)
  • le cycle Prospectif — John Brunner (avec notamment Tous à Zanzibar)
  • le cycle de la Chronolyse — Michel Jeury (s'ouvrant avec le Temps incertain)
  • le cycle du Fleuve de l'éternité — Philip José Farmer
  • le cycle de Majipoor — Robert Silverberg (introduit par le Château de Lord Valentin)
  • le cycle du Programme Conscience — Frank Herbert (débutant avec Destination : vide et poursuivi avec Bill Ransom)
  • le cycle du Bureau des Saboteurs — Frank Herbert (l'Étoile et le fouet & Dosadi)
  • le cycle d'Helliconia — Brian W. Aldiss
  • le cycle du Chant de la Terre — Michael G. Coney (dont le prélude est la Grande course de chars à voiles)
  • le cycle du Centre galactique — Gregory Benford
  • le cycle de l'Hexamone — Greg Bear (commençant avec Héritage)
  • le cycle de Terremer — Ursula K. Le Guin
  • le cycle d'Hypérion et d'Endymion — Dan Simmons
  • le cycle de la Culture — Iain M. Banks
  • le cycle Galactique — Vernor Vinge (commençant avec un Feu sur l'abîme)
  • le cycle de l'Aube de la nuit — Peter F. Hamilton

une Nouvelle collection

C'est pourquoi le moment est venu de créer, dans la mouvance d'"Ailleurs et demain", une collection sœur, "Ailleurs et demain : la Bibliothèque", qui réunira en un ou plusieurs volumes, dans une présentation soignée, évocatrice de la présentation initiale de la collection, tous les éléments de chacun de ces cycles et d'autres qui, demain, viendraient d'ailleurs.

Ces réunions seront augmentées d'un appareil critique (bibliographies) et éventuellement complétées de textes épars, voire inédits en français, qui s'y rattachent.

Parmi les premiers cycles ainsi remembrés, citons :

  • celui de Dune (Frank Herbert), en deux volumes ;
  • celui d'Hypérion et Endymion (Dan Simmons), en deux volumes ;
  • celui du Fleuve de l'éternité (Philip José Farmer), en deux volumes ;
  • celui de l'Hexamone (Greg Bear), en un volume.(2)

Nous verrons où nous en sommes lors du cinquantième anniversaire de la collection que j'espère bien fêter avec ses lecteurs. Un peu de patience. L'avenir dure longtemps.


  1. Note sur les prix littéraires propres à la Science-Fiction : les principaux prix américains sont le Hugo (ainsi nommé en l'honneur de Hugo Gernsback, éditeur fondateur de la tradition américaine) qui est décerné par le public assistant à des Conventions mondiales ; le Nebula, décerné par l'Association des Écrivains américains de Science-Fiction ; et le Locus, décerné par les lecteurs de la revue Locus, publication professionnelle qui donne des informations sur l'état de l'édition spécialisée. On remarquera que ces prix sont décernés par des publics et non par des jurys fermés. Le principal prix britannique est celui de la British Science Fiction Association qui est à peu près l'équivalent du Nebula américain. Les principaux prix français ont été ou sont le prix Apollo (jury de spécialistes), le Grand Prix de l'Imaginaire (jury de spécialistes) et le prix Rosny aîné (décerné par les assistants à la Convention nationale, sur le modèle du Hugo). Le prix Julia Verlanger a été créé en souvenir d'un des auteurs français les plus attachants.
  2. Ce volume n'a finalement pas paru. — Note de Quarante-Deux.