KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Léo Henry : le Casse du continuum

roman de Science-Fiction, 2014

chronique par Philippe Paygnard, 2015

par ailleurs :

Réunis pour une mystérieuse mission qui pourrait sauver l'univers tout entier, les sept meilleurs mercenaires, voleurs et parias de la galaxie vont devoir apprendre à travailler ensemble.

Avec une dizaine de livres publiés, et presque dix fois plus de nouvelles à son actif, Léo Henry (qu'il ne faut pas confondre avec Loïc Henry, surtout lorsque les deux auteurs dédicacent côte à côte lors d'un salon du livre de poche) fait partie des valeurs sûres de la Science-Fiction française. Avec le Casse du continuum : cosmique fric-frac, il invite ses lecteurs à partager une aventure virtuelle écrite sur du bon vieux papier. Comme l'indique la quatrième de couverture, on retrouve dans ce récit disjoncté, mais joliment écrit, les influences d'Ocean's eleven pour la partie casse, d'Inception pour la plongée dans les mondes virtuels et de Ratinox pour la tonalité anti-héroïque de l'ensemble. À ces références, on peut sans peine ajouter celles de Matrix, de Terminator, de Zardoz, de Braquage à l'italienne, des Sept mercenaires et de quelques autres classiques du cinéma.

Véritable melting pot, le Casse du continuum reste pourtant une œuvre appartenant pleinement à Léo Henry, même s'il respecte totalement les formes de ses modèles cinématographiques. Son roman est ainsi découpé en trois parties tels les trois actes d'un blockbuster américain. On commence donc par la présentation des sept personnages principaux : Vostok 17-1456 la tueuse ; Kaboom la spécialiste des explosifs ; Brescia et Octave les experts de la cambriole de haut vol ; Marymay la joueuse professionnelle ; Tabitha la séductrice ; et Rétrominot celui dont le futur est écrit dans ses petits carnets. Ils sont si finement brossés par Léo Henry que l'on aurait presque envie de les retrouver, chacun, dans leurs propres aventures indépendantes, le temps d'une nouvelle ou même d'un roman.

Après cette exposition vient le temps de la réunion des sept protagonistes, de la planification et de l'organisation du casse. Plus bavard, ce second acte est bien moins prenant que le premier, mais il respecte le code cinématographique que s'est visiblement imposé Léo Henry.

Vient enfin le passage à l'action où chacun des sept héros a son moment de gloire permettant ainsi à la mission d'atteindre son but, même si ce n'est pas forcément celui qui a été défini dans la partie précédente. À la manière des films hollywoodiens, un dix-neuvième et dernier chapitre intitulé "Épilogues" permet de découvrir le destin de chacun des sept protagonistes après le casse et vient clore l'aventure.

Sans l'écriture dynamique, souvent à la limite de la poésie, de Léo Henry, ce casse de l'espace virtuel perdrait beaucoup de sa superbe et de son intérêt. Heureusement, la plume de l'auteur de Sur le fleuve (avec Jacques Mucchielli) est au rendez-vous et emporte forcément l'adhésion du lecteur.

Philippe Paygnard → Keep Watching the Skies!, nº 75, mai 2015

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