KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Danielle Martinigol : Cantoria

roman de Science-Fantasy pour la jeunesse, 2013

chronique par Noé Gaillard, 2013

par ailleurs :

Les amateurs d'Anne McCaffrey se feront un plaisir d'initier à la grande dame les jeunes lecteurs qu'ils connaissent en leur offrant ce livre.

L'auteur a imaginé un monde sur lequel le chant est énergie. C'est un chant de prolétaire sans gloire qui fait marcher les machines (avions) à vapeur dont disposent les nobles. Le reste de la population s'active au service des maîtres qui, pour certains, disposent de la magie. Khena, une jeune noble, est dédiée par sa famille au service de la déesse Astrale. Sa voix est de toute beauté. Arth, qui est amoureux d'elle et dispose d'une belle voix, peut la suivre vers la ville pour tenter sa chance. L'adieu qu'ils chantent en quittant le lieu de leur naissance est déchirant. Mais les adultes veillent, et le conflit entre les gentils préoccupés d'un bien-être général et les méchants occupés uniquement de leur seul bien-être va prendre une tournure particulière puisque approche une configuration astrale précise qui ne se présente que rarement (j'espère que les lecteurs de McCaffrey ont bonne mémoire). L'expédition précédente avait été un peu catastrophique. Les gentils qui se méfient de ce qui peut arriver ne veulent envoyer qu'un vaisseau ; les méchants qui veulent tirer tout le bénéfice de l'opération voudraient être les seuls…

Je ne me permettrais pas de dévoiler la double fin de ce roman. Mais comme il s'agit d'une parution dans une collection Jeunesse, vous pouvez l'imaginer. En revanche, pour se démarquer des habituelles et banales fins heureuses, Danielle Martinigol élargit le propos et laisse supposer une suite… Khena et Arth étant des personnages trop riches pour se contenter d'un simple bonheur d'être.

Bien sûr, on n'est pas obligé d'avoir lu McCaffrey pour lire Cantoria, mais les deux gros emprunts non signalés (seuls sept auteurs dont deux de SF/Fantasy, Guy Gavriel Kay et Orson Scott Card, sont cités parmi les “citations” du Livre des Scribes qui ouvrent certains chapitres) me gênent beaucoup. Certes ils sont modifiés, changés, mais j'aimerais bien connaître la réaction première de celui qui, lisant un gros volume de réédition de la maîtresse des dragons, y découvrira l'importance du chant et de certaine configuration planétaire…

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 72, août 2013

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