KWS : comptes rendus de lecture sur la Science-Fiction

Jérôme Noirez : Fleurs de dragon

roman sans Fantasy pour la jeunesse, 2008

chronique par Noé Gaillard, 2010

par ailleurs :

La lecture de Leçons du monde fluctuant m'avait fortement séduit et donné le sentiment que nous étions en présence d'un auteur à suivre… Je confirme si besoin était et j'ajoute qu'il s'agit d'un de ces auteurs touche-à-tout qui ne semblent pas s'engager dans un sujet à la légère — en témoignent ici les neuf pages d'annexes sur le Japon du xve siècle.

L'action se déroule en 1489 au Japon, où l'on massacre des samouraïs sans raison apparente. L'enquêteur Ryōsaku est chargé de résoudre le problème. Il s'adjoint trois jeunes de bonne famille auxquels il propose soit de passer un an en prison en raison des délits qu'ils ont commis, soit de le suivre dans son enquête. Caractéristique particulière de l'enquêteur : il n'est pas armé, sauf d'un maillet de bois qu'il manipule avec une très grande dextérité. Et le quatuor part en quête d'indices pour résoudre l'énigme. Dans un temple, ils trouvent les informations désirées, qui les contraignent à se scinder, les uns restant sur place et les autres partant pour une ferme fortifiée où se produisent des faits bizarres : on cherche à tuer les filles du maître de maison, qui règne presque en tyran sur la région.

Bien sûr, Ryōsaku parviendra à résoudre l'énigme et les trois jeunes auront appris à vivre en bonne intelligence avec le monde et à prendre confiance en eux.

J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé en quatrième de couverture ou ailleurs d'indication précisant que ce roman s'adresse plus à des ados qu'à des adultes. Il n'est fait mention que de la production pour les mêmes ados de l'auteur avec références à deux titres, et de celle pour adultes avec deux titres aussi. Vous pouvez en tant qu'adulte vous faire plaisir et lire ce roman mais je crains que vous ne le trouviez trop “gentil”, pas assez cela ou pas assez ceci. Et pourtant, les personnages sont bien fouillés et, pour ce que j'en sais — de par mes lectures et la vision de quelques films —, très dans l'esprit japonais. Sans doute le respect des traditions d'hospitalité et de la nature joue-t-il un grand rôle dans cet esprit de japonisme (au sens noble du mot) — bref, on y croit. Et comme cela va très vite, le lecteur n'a absolument pas le temps de s'ennuyer, les états d'âme des personnages sont fondus dans l'action et dans les commentaires sur l'action que se font les mêmes personnages. Je gage qu'un ado bon lecteur vous dévorera ce roman entre Toulouse et Montpellier sans se rendre compte qu'il est dans un train… et en ressortira changé presque autant que les adjoints de Ryōsaku.

Noé Gaillard → Keep Watching the Skies!, nº 65-66, juillet 2010

Commentaires

Ajouter un commentaire

Les commentaires sont publiés après validation par Quarante-Deux.