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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 53 le Lion, la sorcière blanche et l'armoire magique

Keep Watching the Skies! nº 53, mai 2006

C.S. Lewis : le Lion, la sorcière blanche et l'armoire magique (le Monde de Narnia – 2)

(the Lion, the witch and the wardrobe)

roman de Fantasy pour la jeunesse

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chronique par Philippe Paygnard

Film à grand spectacle présenté comme la rencontre entre Harry Potter et le Seigneur des anneaux, venant de débouler dans les salles de cinéma françaises le mercredi 21 décembre 2005, le Monde de Narnia est et reste avant toute chose une série romanesque pour la jeunesse. Les sept volumes qui composent le Monde de Narnia ont été écrits, au siècle dernier, par le Britannique Clive Staples Lewis (1898-1963). Professeur de littérature anglaise du Moyen-Âge et de la Renaissance à l'université de Cambridge. Il est surtout connu des encyclopédistes pour ses écrits sur la morale et sur la religion, mais il fut également un ami de J. R. R. Tolkien. Longtemps cantonnée dans les pays anglo-saxons, son œuvre n'a été que récemment traduite dans son intégralité en langue française, en grande partie grâce à l'engouement général pour les aventures d'Harry Potter.

La caractéristique principale des romans du cycle de Narnia, et en particulier du Lion, la sorcière et l'armoire magique, est cette douce naïveté qui permet de croire et de faire croire que quatre enfants peuvent sauver un monde. En effet, les héros de C. S. Lewis sont quatre gamins londoniens, quatre frères et sœurs prénommés Peter, Susan, Edmund et Lucy, qui ont été éloignés de la capitale menacée par les bombardements allemands de la Seconde guerre mondiale. Ils ne tardent guère à découvrir, dans la maison du vieux professeur qui les loge, une porte vers un autre monde, le monde de Narnia. Ce pays fantastique connaît un hiver sans fin depuis que la Sorcière Blanche s'est proclamée Reine et impose sa loi grâce à son armée de nains, de loups et autres créatures malfaisantes.

Même si le texte de C.S. Lewis date des années 1950, il a quelque chose d'intemporel car, à travers les nombreux et divers habitants de Narnia, il renvoie à l'imaginaire collectif et éternel né des contes et des légendes. Le romancier met ainsi face à ses jeunes héros des créatures de fables et des monstres mythologiques pour la pénultième bataille de la guerre éternelle que se livrent le Bien et le Mal. Outre ce recours à des personnages connus et reconnus par tous, enfants comme adultes, le roman utilise d'évidents symboles. Ainsi, les quatre enfants représentent-ils l'innocence perdue par le monde de Narnia corrompu par le Mal incarné qu'est la Sorcière Blanche. Ils vont devoir l'affronter, elle, sa sombre magie et sa terrifiante armée.

Fort heureusement, les quatre enfants peuvent compter sur un renfort de poids en la personne d'Aslan. Félin majestueux à la crinière d'or, le lion Aslan est pour sa part un éclatant symbole de majesté et de puissance. Le charisme de cet animal a d'ailleurs été maintes fois utilisé dans d'autres œuvres littéraires destinées à la jeunesse, sous forme de fables, de contes ou de romans, mais aussi de bandes dessinées comme le Roi Léo du mangaka Osamu Tezuka, ou encore de dessins animés, avec la série d'animation nippone le Roi Léo et sa copie américaine le Roi Lion des productions Walt Disney.

Ce sont d'ailleurs les productions Walt Disney qui tentent de transformer la magie des livres de C.S. Lewis et la sobre poésie des illustrations de Pauline Baynes en grand spectacle cinématographique grâce à la technicité nouvelle des images de synthèse donnant ainsi corps aux héros et aux créatures du monde de Narnia au risque de leur faire perdre leur âme en empêchant le spectateur-lecteur d'utiliser son imagination pour recréer son monde de Narnia.

Le recours à l'imaginaire collectif des contes et des légendes, ainsi que le symbolisme sont quelques-uns des éléments qui font, à mon humble avis, des romans de C.S. Lewis, et en particulier de ce chapitre du Monde de Narnia, des œuvres incontournables de la littérature pour la jeunesse anglo-saxonne et même mondiale, au même titre que les romans de J. R. R. Tolkien sont des incontournables de la littérature de Fantasy.