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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 51 Savon pensif

Keep Watching the Skies! nº 51, septembre 2005

Aude Bellin du Coteau : Savon pensif

roman de Science-Fiction

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chronique par Noé Gaillard

La quatrième de couverture indique « Dans un futur proche, du haut de sa tour de verre, l'Institut de physique de Paris étend son emprise sur la capitale, il veille sur toute chose et surveille chaque citoyen, il est la police de la pensée en même temps qu'il assure une police de proximité ». Elle fait une allusion à « Raymond Queneau ou Jean Tardieu » à propos de l'humour dont fait preuve l'auteure et précise que celle-ci a vingt ans, signe là son premier roman et poursuit des études de lettres. Tout pour plaire à un lecteur avide de nouveaux auteurs (français) dans son genre favori…

Las, on commence à déchanter avec le nom du personnage principal dont on hésite à attribuer la paternité à Marcel Aymé, San Antonio ou Fernand Raynaud. Le dit Albert Aichtaïne pourrait avoir fui les pages de Zazie pour tomber dans les bras d'une belle Hélène qui joue les poires de service… Vous l'avez deviné, l'Institut de (pata)physique de Paris est vite enfoui sous les calembours, les approximations, les accumulations (sans raton laveur), la mise en abîmes et parfois même les mots pour un autre, façon monsieur Jean. Au point que l'auteure semble avoir écrit l'ensemble en utilisant la Petite fabrique de littérature des éditions Magnard, revue et corrigée par des cours de fac relativement réducteurs des têtes pensées. Au point que l'auteure semble avoir rédigé son “exercice de style” comme un pensum et/ou une accumulation d'emprunts pas toujours discrets et pas toujours très fins aux jongleurs de mots de notre littérature.

Bien sûr la quatrième de couverture cible les lecteurs amateurs de la Pléïade et ceux qui savent que le langage est une comédie, c'est plus noble que Devos ou Vian et plus français que Kafka… Pour remercier la belle Aude, on lui chantera :

Si tu t'imagines, fillette, fillette ; si tu t'imagines

Qu't'as écrit de la littérature, de là lis tes ratures

Ce que tu te goures, fillette, fillette, ce que tu te goures.