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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 48 les Escargots se cachent pour mourir

Keep Watching the Skies! nº 48, janvier 2004

Michel Pagel : le Cimetière des astronefs ~ Pour une poignée d'helix pomatias

(››› les Escargots se cachent pour mourir)

romans de Science-Fiction ~ chroniqué par Noé Gaillard

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À l'occasion de cette réédition de deux Fleuve Noir qu'il avait commis en son temps, l'auteur s'est permis d'ajouter quelques notes pour faire plus authentique et de corriger quelques imperfections.

Ceux qui ne connaissent Michel Pagel que par ses autres productions seront peut-être surpris, voire déroutés par ces exercices de style qui sont de sacrés hommages rendus à deux de nos couples d'humoristes les plus importants à défaut d'être les plus célèbres : Pierre Dac et Francis Blanche [1] d'une part et Jacques Martin et Jean Yanne [2] de l'autre (ces deux derniers ayant pris un temps la succession de Francis Blanche qui avait intitulé ses émissions : les Kangourous n'ont pas d'arêtes et les Escargots meurent debout — ce qui n'est pas une preuve de courage mais une habitude chez les gastéropodes). Et à certains grands noms de la littérature populaire : Ian Fleming, San Antonio, Poul Anderson, B. R. Bruss, Maurice Limat et autres Max André Rayjean…

Le lecteur attentif de cette approche critique d'une partie de l'œuvre de Michel Pagel aura sans doute noté la présence du mot "escargot" tant dans le titre du recueil que dans celui de l'émission de Blanche… Il aurait tort d'en tirer une hâtive conclusion. Je m'explique : les deux Fleuve Noir réédités ici avaient pour titres : Pour une poignée d'helix pomatias et le Cimetière des astronefs. Lorsque vous savez que les Helix Pomatias sont des escargots de Bourgogne vous comprenez tout l'humour de Michel Pagel. Non ! Tant pis, on me pardonnera sans doute, j'espère, de ne pas expliquer.

Michel Pagel se permet en plus de raconter au bon rythme deux histoires simples (?!) : celle du type qui, parce qu'il peut intervenir dans une histoire racontée se retrouve dans un bouquin Gore, avec héroïne, jumeaux débiles et héli(x)coportés [3], savant fou psychopathe (Docteur Je Kill) et intervention cyclique de l'auteur de l'histoire du type qui (retour case départ) ; celle du contrebandier contraint d'aller chercher un moteur particulier dans le cimetière des astronefs et qui se retrouve devant un cerveau en folie… Du délire. J'avoue d'ailleurs qu'à ce point de mon “analyse” je me demande ce qui est le plus réussi : la performance du plus nombre de calembours plus ou moins mauvais à la page — si vous trouvez un calembour bon ou royal c'est que vous êtes un vil flatteur, à plus forte raison avec un fin calembour —, ou la parodie infligée aux sommets du genre.

Si, modestement, Michel Pagel traite ces deux œuvres de blagues de potache et revendique le droit d'écrire ce qui lui plaît, nous ne pouvons qu'abonder dans son sens. En regrettant que les doses de rire si bénéfiques pour la santé contenues dans ses escargots ne soient pas remboursées par la CPAM.

Notes

[1] Singulier duo qui ne se présente pas par ordre alphabétique et qui fut l'auteur des aventures de Furax, dans lesquelles ils envoyèrent des Babus dans l'espace. [Et n'oublions pas Bon baisers de partout, de Dac et Rognoni, dont une période se passa à voyager dans le Temps — NdlR.]

[2] Personnellement j'ajouterais les Frères ennemis et, bien que leur carrière en duo soit plus brève — mais j'imagine mal Michel ne pas rire de leurs bons mots — Poiret et Serrault. Ah, le Permis de conduire les orchestres et l'Interview de l'écrivain !..

[3] Cela ne vous rappelle rien..? c'est vrai qu'il y a x temps que cela agitait notre Landerneau. [Noé Gaillard fait allusion aux présentateurs d'une émission télévisée qui ajoutaient le pilotage d'hélicoptère à leurs talents cathodiques. Ils se sont reconvertis depuis dans la production de travaux scientifiques controversés — NdlR.]