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Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 46 Dédales virtuels

Keep Watching the Skies! nº 46, janvier 2003

Jean-Jacques Girardot : Dédales virtuels

recueil de Science-Fiction ~ chroniqué par Noé Gaillard

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Le prix Alain Dorémieux récompense une œuvre en devenir et il n'y a pas de raison que ce recueil de nouvelles ne soit pas suivi d'autres productions aussi intéressantes. Mais, comme on est un peu tatillon — sans rien retirer à l'ensemble —, on regrettera que sur les dix textes qui le composent, seuls quatre soient inédits.

On peut citer pour mémoire ceux qui, de 1997 à 2001 et à raison de presqu'un par an, ont prouvé les qualités de Girardot — on notera que leur présentation ne suit aucun ordre chronologique — : "Voyageurs" (1999, Escales sur l'horizon, anthologie présentée par Serge Lehman), "l'Éternité moins la vie" (Cyberdreams nº 10, 1997), "Sur le seuil" (Galaxies nº 4, 1997), "l'Humain visible" (2000, Hyperfuturs, anthologie présentée par Stéphane Nicot), "Simon et Lucie, une romance" (Étoiles vives nº 5, 1998), "le Mouton sur le penchant de la colline" (Escales 2001, anthologie présentée par Sylvie Denis). J'ajouterai que "le Mouton…" est à mon sens le texte le plus abouti, le mieux maîtrisé du recueil. Pour ce qui est des inédits je suis un peu resté sur ma faim, même s'ils font preuve eux aussi d'une écriture plus travaillée. "les Visiteurs de l'éclipse — Gris et amer 1", qui traite simultanément de deux histoires, s'achève en eau de boudin, un chien et deux personnages intéressants disparaissant sans laisser de traces ni de repères aux lecteurs. "l'Adieu aux étoiles — Gris et amer 2" [1] est une suite du précédent où le propriétaire du chien mort, seul survivant de l'humanité ou presque, soigne un des grands oiseaux — genre ptérodactyle — qui volent dans le ciel et laissent tomber des sacs de poudre mortelle. L'homme finit par accepter la mutation du monde et chaque lecteur peut décider que c'est par lassitude ou par volonté.

"l'Instant d'éternité" tente d'expliquer comment on peut se faire piéger par son propre rêve et comment on reprend sa liberté vis-à-vis de son rêveur. Pour ce qui est du dernier inédit qui clôt le recueil, "le Jeu de la création", c'est sans doute le texte auquel j'adhère le moins. C'est un peu le plus banal : certains passagers (?!) d'une arche stellaire réalisent qu'ils sont dans cette arche et que leur “chef” a fait disparaître tous ceux qui l'avaient déjà découvert [2].

On remarquera une postface très éclairante quant aux volontés de l'auteur et sa manière de travailler. Enfin si l'on peut juger de la qualité d'un texte aux traces qu'il laisse dans la mémoire, je dois avouer qu'il n'y a que pour "Sur le seuil" et "l'Instant d'éternité" que j'ai dû rafraîchir la mienne.

Notes

[1] Serait-il possible que je sois le seul à remarquer le calembour horrible à la Roland C. Wagner — rappelez-vous les Derniers Jours de mai — qui est glissé dans ce titre ? — NdlR.

[2] À la relecture, il semble que ce scénario lui-même se déroule dans un autre univers virtuel — Girardot est spécialiste de ces basculements successifs de réalité — NdlR.