Sauter la navigation

 
Vous êtes ici : Quarante-Deux KWS Sommaire du nº 21-22 Antarès 47

Keep Watching the Skies! nº 21-22, septembre 1996

Jean-Pierre Moumon : Antarès 47

revue de Science-Fiction & de Fantastique ~ chroniqué par Jean-Louis Trudel

En 1995, Jean-Pierre Moumon, qui édite Antarès, avait eu à faire face à une grève postale de trois mois dans le sud-est de la France, au ralentissement habituel des affaires durant les campagnes électorales et l'été, avant de goûter aux grèves de fin d'année. Bref, ce numéro d'Antarès est le premier depuis plus d'une année.

Comme d'habitude, on y retrouve un peu de tout, d'un peu partout autour du monde. Il y a des illustrations de Shere Khan, Virgil Finlay et Esteban Maroto (Espagne). Je rappelle que, conformément au sous-titre de la revue "Science-fiction et fantastique sans frontières", Antarès a une vocation internationale, ce pourquoi on ne trouvera jamais plus d'un texte par langue/pays dans un numéro. Dans celui-ci : "Gaze" de Dario Tonani (Italie), "L'Esprit du Jeu" des Français Jean-Pierre Planque et Patrick Raveau, "Territoire conquis" de Brian Aldiss quand il écrivait pour Amazing vers 1962, et "Folle" de l'Espagnole Elia Barceló. Plus des chroniques et des petites nouvelles d'un peu partout ; ainsi, j'ai remarqué qu'Antarès parlait d'Eduardo Frank, écrivain cubain installé au Canada et désormais membre de l'association que je présidais jusqu'en juillet.

Les nouvelles sont franchement inégales. Les meilleurs textes sont d'Aldiss et Barceló. "Territoire conquis" est une nouvelle de facture classique (explorateurs humains sur un monde destiné à la colonisation, espèces vivantes au comportement mystérieux, énigme à résoudre), qui dépeint sans atermoyer la brutalité des fins, sinon des méthodes, des émissaires humains chargés de faire place nette pour les futurs colons. Aucune sentimentalité, aucune illusion sur ce qu'on peut attendre de l'humanité. "Folle" est une nouvelle plus intimiste, l'histoire d'une habitante du lointain futur qui a décidé de se réincarner au vingtième siècle et qui le regrettera peut-être…

La nouvelle de l'Italien Dario Tonani relève du fantastique et, si elle se confinait à vouloir créer une ambiance énigmatique et angoissante, voire terrifiante, elle y parvient sans peine. Une approche originale de la terreur… Enfin, la nouvelle "L'Esprit du jeu" m'a semblé bavarde, confite en clichés et peu claire. L'histoire est racontée plutôt que vécue, tous les personnages sont manipulés (encore ce péché pas si mignon des auteurs de SF francophone) et la conclusion manque tout à fait d'impact.

Même si elle n'est pas professionnelle (elle ne paie pas ses auteurs), Antarès demeure une revue avec laquelle il faut compter. La qualité de la présentation est, à mon avis, encore supérieure à celle de Galaxies, quoiqu'un peu surannée par comparaison à CyberDreams. Le format est aussi plus agréable à lire que dans les cas de Galaxies et CyberDreams — mais il est aussi plus difficile à ranger !