Carnet d'Ellen Herzfeld, catégorie Lectures

Charles Stross : the Atrocity archives (the Laundry – 1)

court roman et longue nouvelle de Science-Fantasy, 2001 & 2004

traduction française en 2004 : le Bureau des atrocités

Ellen Herzfeld, billet du 21 août 2005

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J'ai lu quelques nouvelles, assez intéressantes, de Charles Stross, puis, d'un coup, il sort plusieurs romans et on parle de lui partout. Comme bien d'autres, ce succès apparemment soudain n'est que l'aboutissement d'années de galère, mais passons. Je décide de lire ses romans dans l'ordre et je commence donc par le premier, the Atrocity archive (au singulier), qui est en fait relativement court et suivi d'une longue nouvelle, "the Concrete jungle".

Je savais quand même à quoi m'attendre, ayant lu des critiques, c'est-à-dire à la rencontre de Lovecraft et du cyber-noir. L'idée est que certains concepts mathématiques, s'ils sont lus, étudiés, “calculés”, entraînent des fuites entre les multiples “univers” qui composent le cosmos. Et, dans ces mondes parallèles plus ou moins lointains, plus ou moins différents du nôtre, il y a des êtres qui écoutent et qui n'attendent que l'apparition d'une ouverture pour venir nous rendre visite avec des intentions en général peu sympathiques. Il existe donc des services très très secrets dont l'occupation principale est d'éviter que des failles soient créées par des personnes qui s'imaginent naïvement faire des maths ou de l'informatique alors qu'en fait il s'agit d'incantations de magie noire qui peuvent mener à la destruction de notre univers… Et c'est bien souvent ces personnes qui, une fois informées de la nature réelle de leurs activités qu'elles croyaient innocentes, sont recrutées pour la lutte contre l'horreur indicible.

Tout ça est mené comme un roman noir, avec le héro-détective-agent-secret-hacker-génial qui passe son temps, entre deux missions périlleuses, à décrire les affres administratives du service pour lequel il travaille. Cet aspect est assez drôle et bien vu, surtout pour quelqu'un comme moi qui vis ça de l'intérieur tous les jours (de la semaine). Ce qui m'a dérangée, surtout au début, le temps que je m'y fasse, c'est le côté lovecraftien, pourtant bien amené et fort bien “expliqué”, si l'on peut dire. L'informatique “occulte”, l'ésotérisme appliqué, l'inconnaissable analysé, tout ça a mis mon cerveau dans un état de perplexité où mon disbelief a eu du mal à rester suspendu. Finalement, c'est la verve de l'ensemble, et l'impression constante que l'auteur s'est amusé comme un petit fou à écrire tout ça qui m'a permis de trouver, malgré quelques réserves, ce roman très agréable.

La nouvelle qui se trouve en deuxième partie met en scène les mêmes personnages et la même société. Cette fois, les méchants sont à l'intérieur même de l'administration secrète où se joue une lutte de pouvoir, avec au milieu notre intrépide héro-détective-agent-secret-hacker-génial.

Ce deuxième texte a eu le Hugo catégorie novella lors de la récente convention mondiale à Glasgow. Je ne sais pas si elle le mérite, n'ayant pas lu les autres présélectionnés, mais je sais que je vais sans aucun doute lire les autres textes de l'auteur.

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