Carnet d'Ellen Herzfeld, catégorie Lectures

Charles Stross : the Apocalypse codex (the Laundry – 4)

roman de Science-Fantasy inédit en français, 2012

Ellen Herzfeld, billet du 22 décembre 2012

par ailleurs :
 

Voici donc le quatrième roman de la série (après the Atrocity archive, Jennifer Morgue et the Fuller memorandum) qui mélange allègrement la SF, le roman d'espionnage, la Fantasy (du fait de l'existence de magie, de sorts, de “charmes”, de conjurations) et l'Horreur.

Cette fois, le héros, Bob Howard, se trouve en passe d'avoir de la promotion dans son administration secrète. Mais, pour le mettre à l'épreuve, il est transféré dans un autre département, celui des Ressources extérieures. Celui-ci travaille apparemment avec des collaborateurs indépendants, ici Persephone Hazard aux nombreux talents, et Johnny McTavish, élevé dans une secte bizarre plus ou moins chrétienne, qu'il a quittée dès qu'il a pu. Howard a pour mission de les surveiller et de les aider si nécessaire, alors qu'ils partent pour Denver aux États-Unis dans le but d'enquêter sur un évangéliste américain, Ray Schiller, qui semble vouloir infiltrer les hautes sphères politiques du Royaume-Uni.

Schiller, véritable gourou qui monte, est en contact avec les dieux/démons/monstres lovecraftiens qui vivent dans des univers parallèles et qui sont la raison d'être du service secret pour lequel Howard travaille. Il s'est donné comme objectif de “sauver”, au sens biblique du terme, le maximum d'âmes avant la seconde venue du Christ, événement qu'il se propose d'ailleurs de précipiter. Apparemment, il y croit vraiment, alors qu'il se trompe complètement sur la vraie nature de ses contacts dans ce qu'il prend pour l'au-delà. Et si on le laisse faire, il risque de provoquer la fin du monde, ou plutôt, ce qui revient un peu au même, d'ouvrir grandes les portes aux horreurs indicibles qui n'attendent que ça pour nous envahir et nous manger.

L'histoire est prenante et fort bien menée, avec un excellent mélange d'action, de réflexions sérieuses et d'humour.

Dans les précédents épisodes, Stross donnait libre cours à son opinion sur les administrations, en décrivant les tribulations de son héros dans son service, certes secret mais tout aussi, sinon plus, bureaucratique que les autres. Cette fois, il continue sur le même thème, bien que nettement moins qu'avant, et il explique, en compensation, que tout ça sert en fait à quelque chose. C'est fort bien vu, à mon avis.

Il se laisse par contre aller à exprimer crûment son avis (fort négatif) sur la secte en question mais aussi sur la religion en général. Ce qui donne quelques passages croustillants et je dirais même osés, dans le genre blasphématoire. Courageux, l'auteur…

Il y a, comme toujours, plein de blagues et de références pour le lecteur initié au jargon informatique. Ça ajoute au plaisir quand on les saisit, sans que ce soit indispensable si ça passe au-dessus de la tête.

Bien qu'il s'agisse d'histoires indépendantes les unes des autres, les épisodes de cette série s'enchaînent et approfondissent les personnages et la société décrite de sorte qu'il est fortement conseillé de commencer au début et non pas n'importe où pour pouvoir comprendre et apprécier ce qui se passe.

Les quelques dernières pages laissent entrevoir, sans le moindre doute, de nouvelles aventures, que j'attends avec plaisir.(1)


  1. the Rhesus chart est sorti en 2014…

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